La quiche des gones
Parfois, je reviens aux fondamentaux : Lyon, la gourmandise, les abats, l'andouillette. A cuisiner sous toutes les formes. Et ce soir, j'avais une envie de quiche. Voici donc la quiche des Gones.
Et pour la recette, c'est ici.
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Parfois, je reviens aux fondamentaux : Lyon, la gourmandise, les abats, l'andouillette. A cuisiner sous toutes les formes. Et ce soir, j'avais une envie de quiche. Voici donc la quiche des Gones.
Et pour la recette, c'est ici.
En 2002, Jim HARRISON publiait ses Aventures d'un gourmand vagabond, rassemblant ses articles parus dans la presse américaine tout au long des années 1990, ainsi que sa correspondance avec Gérard Oberlé. Quelques extraits pour la bonne bouche...
Je tiens d'emblée à éviter tout malentendu : mon obsession pour la bonne chère et le vin n'a rien de répréhensible. Nous oublions trop aisément qu'à force de scruter la vie, nous perdons toute envie de la vivre. Plutôt que de descendre au fond du puits des névroses qui font de bon nombre d'entre nous ce que nous sommes, je préfère considérer ma passion pour la gastronomie et les vins comme une quête obstinée de l'authenticité, et me prendre pour un voyageur, un explorateur, un aventurier découvrant ces activités banales auxquelles nous nous livrons tous les jours : manger et boire.
"Introduction"
A l'échelle du temps géologique, tous les humains actuellement présents sur Terre seront morts dans quelques millisecondes. Quel tribut ! C'est seulement par un usage diligent du sexe et, vous l'avez deviné, de la nourriture que nous survivons à cette hécatombe foudroyante, propulsant nos infimes "Je suis" à travers l'obscurité muette de vingt milliards d'années cosmiques. À chaque coup d'œil lancé vers des formes rebondies, à chaque bouchée savoureuse, vous dites à une pierre d'aller se faire voir, vous affirmez à une montagne que vous êtes bien vivants, à une étoile que vous existez toujours.
"Principes"
"Mange ou meurs", telle était la devise d'une rubrique gastronomique dont je me suis un temps occupé. Qui pourrait aller contre la profondeur de cette logique ? Par manger, je n'entends pas de banals arrêts au stand pour faire le plein d'essence, mais quelque chose de plus approprié au prétendu esprit humain, une activité à laquelle accorder curiosité et enthousiasme. Même les chiens apprécient la bonne bouffe. Frottez un steak avec de l'air, faites-le cuire dans du beurre, puis donnez-le à votre toutou. Et vous l'entendrez vous répondre très clairement : "C'est vachement bon, putain !" D'ailleurs, une très bonne tranche de foie gras frais (pas celui que vous achetez en boîte) fera frissonner de la gueule à la queue votre clébard soudain saisi d'une admiration pour votre personne qu'aucune femme n'a jamais éprouvée, pas même lorsque vous sautez sur une émeraude de trois carats pour la lui offrir.
"Trente-trois points de vue sur la cuisine française"
Jim HARRISON, Aventures d'un gourmand vagabond, 2002
D'autres textes de littérature gourmande
Commençons par un aveu : l'andouillette n'est pas très photogénique. J'ai beau avoir lamentablement bidouillé cette photo, l'avoir barbouillée de maquillage, l'avoir instagrammée, il faut se rendre à l'évidence : l'andouillette n'est pas photogénique. Délicieuse, oui. Photogénique, non. Et pourtant...
Imaginez que depuis quinze ans - crise de la vache folle oblige - nous étions condamnés à l'andouillette au porc ! Je sais, on a vu pire comme drame existentiel, néanmoins, j'avoue avoir retrouvé avec un plaisir manifeste le goût de l'andouillette de mon enfance. Et comme je suis partageuse, je vous délivre vite fait la manière dont je l'ai accommodée ce midi. Voici donc l'
ANDOUILLETTE A LA LYONNAISE
(la seule, la vraie, à la fraise de veau)
Pour 4, il faut :
Emincer les échalotes et les disposer au fond d'un plat allant au four. Poser par-dessus les andouillettes et arroser le tour d'un bon verre de blanc.
Enfourner à 200° dans un four préchauffé. Vous pouvez les retourner régulièrement pour qu'elles grillent de tous côtés.
Préparer en attendant le mélange crème, moutarde et poivre (saler éventuellement).
Au bout de trente minutes, verser sur les andouillettes la préparation crémée et laisser cuire encore dix minutes voire un quart d'heure.
Servir sans attendre, idéalement avec un gratin dauphinois.
D'accord, d'accord, c'est un peu facile de taper sur les Américains ignares en matière de nourriture et qui plus est de gastronomie ! Mais en même temps, lorsque j'ai vu le dossier de COURRIER INTERNATIONAL du 26 Mars 2009 : "LYON vu par la presse étrangère", la Lyonnaise que je suis a été saisie de curiosité. Et cette curiosité n'a pas été déçue...
Je vous livre ainsi un extrait de la première visite de Robert CROSS, correspondant du Chicago Tribune, dans la capitale des Gaules :
Rue Mercière, une ruelle de Lyon réputée pour ses restaurants, les serveurs mettent les chaises sur les tables et balaient les miettes. En bref, je débarque dans ce paradis de la gastronomie trop tard pour dîner. Affamé et désespéré, je me dirige vers une pizzeria. Au premier abord, l'endroit - bien qu'immanquablement français - me rappelle le Nighthawk, la cafète glauque peinte par Edward HOPPER. Un type grassouillet est assis derrière un comptoir étroit et semble faire éternellement durer son expresso. Deux autres hommes, beaucoup plus jeunes, fourragent dans le four à pizza. L'éclairage est cru, et une énorme radio diffuse du rock'n'roll. D'ordinaire, je parle un peu français.Mais, ce soir-là, la fatigue a fini par noyer une grande partie de mon vocabulaire.
"Parlez-vous anglais ?
- Un peu."
Quelques sourires et quelques gestes, et c'est parti.
Je parviens à faire savoir que je désire une calzone et une bouteille de Cellier des Dauphins 2004. [...]
Peut-être mes premières heures à Lyon commençaient-elles plutôt mal d'un point de vue gastronomique, mais elles m'ont semblé aussi satisfaisantes que si l'on m'avait servi un plat de raviolis d'escargots : j'avais obtenu un plat chaud, un vin correct [...]. Lyon n'aurait pu me souhaiter la bienvenue et un bon appétit de meilleure façon.
R. CROSS, du Chicago Tribune.
Ces Américains, j'adore ! Venir à Lyon et se régaler d'un Cellier des Dauphins, mais attention, pas n'importe quelle année : 2004...
Et pour info, la rue Mercière, "ruelle" de Lyon, c'est ça :
Image Visitelyon.fr