Un débat nous animait il y a quelques jours sur le blog de Clarabel, évoquant le "ras-le-bol contre les messages de prévention sur la santé de nos enfants". A les entendre, nous fabriquerions tous de potentiels obèses, et le résultat, c'est que l'alimentairement correct devient si omniprésent qu'il en traumatise ceux -et celles - qui n'ont pas lieu de l'être.
Avec un sens de l'à-propos tout à fait judicieux à deux jours du printemps, le magazine ELLE nous gratifie de son fameux numéro SPÉCIAL MAIGRIR de la saison, avec une nouveauté : "Tout sauf un régime !", tel est le nouveau slogan. D'une presse qui tous les mois ou presque vous évoque la "nouvelle diète", le "perdez 3 cm de tour de taille pour les fêtes" ou encore "entrez en 2 jours dans votre maillot de cet été", c'est pour le moins savoureux...
Le dossier ouvre sur une interview du Docteur APFELDORFER (étymologiquement le "village de la pomme", c'est un signe...) qui publie un nouveau livre : Mangez en paix ! Sa théorie, c'est que nous avons oublié l'essentiel : "manger est un plaisir". Or influencés par les Anglo-Saxons, nous en avons désormais une conception scientifique : il faudrait consommer 1800 calories par jour, 5 fruits et légumes, 4 portions de glucides pour 2 portions de protéines. Or, explique le Docteur Pomme, "le problème, c'est que nous sommes des Latins. Pour nous, un repas, c'est de l'amour, une histoire, des recettes, un partage avec les autres et surtout un plaisir." Nous serions donc tiraillés entre ces deux conceptions et - en définitive - complètement paumés !
L'idée générale, c'est qu'on "ferait mieux d'écouter nos sensations" : si on a envie d'une bonne côte de boeuf, c'est qu'on a besoin de protéines, si on consomme de la tartiflette à la montagne, c'est qu'on brûle plein de calories sur les pistes ( là, je m'élève en faux : je peux consommer de la tartiflette ailleurs qu'en montagne, et par ailleurs je ne mets jamais un pied sur les pistes !). Notre grand drame, c'est que nous ne savons plus écouter notre corps car on a créé "la culpabilité qui empêche d'écouter son corps". Il faut donc retrouver cette innocence vis-à-vis des aliments : "réconciliez-vous avec vous même et vous saurez manger dans votre zone de confort".
Alors, histoire de mieux cerner votre "zone de confort", je vous propose une petite entrée l'air de rien, qui rassasie, fait manger des légumes tout en satisfaisant notre besoin de douceur. Voici donc les :
FLANS DE CAROTTE A LA CANNELLE ET AU PAVOT
Pour 3 flans, il faut :
- 200 g de carottes râpées
- 2 oeufs
- 20 g de beurre
- une bonne cuillère à soupe de graines de pavot
- 2 bonnes pincées de cannelle
- sel et poivre
Faire fondre le beurre dans une casserole. Ajouter les carottes, saler et poivrer et faites revenir un instant avant de recouvrir d'eau. Saupoudre de cannelle. Laisser cuire une quinzaine de minutes.
Préchauffer le four à 160°. Battre les oeufs en omelette avec les graines de pavot. Saler et poivrer. Égoutter les carottes et les incorporer à l'oeuf en écrasant bien.
Huiler 3 ramequins et y verser la préparation. Cuire au bain-marie durant 25 minutes environ.
Servir tiède ou froid.
Remarques :
- Je préfère personnellement la version froide ; je trouve que chaud, on perd la subtilité des arômes.
- J'ai déjà évoqué le dilemme familial : certains aiment la carotte crue, d'autres cuite. En même temps, il est très facile de prélever une bonne louche de carottes râpées dans le saladier et de s'improviser, pour soi aussi, une entrée à la carotte. Comme ce flan par exemple. Il offre l'avantage de pouvoir se décliner en plat, puisqu'il contient des oeufs... à condition d'avoir un petit appétit. Ou de manger plusieurs flans.
- La cannelle est facultative mais j'adore son association avec la carotte !