C'est vrai, ça... On nous dit : "La rentrée, c'est la déprime, les poches et les porte-monnaie sont vides..." Et je confirme : les miennes et celles d'une partie de mon entourage le sont. En même temps, c'est un peu le cas toute l'année, mais bon... En plus y a les profs, ces vrais sadiques, qui prennent plaisir à demander des fournitures soit extrêmement chères soit extrêmement introuvables. A ce sujet, je me permets d'ailleurs de m'interroger : comment se fait-il que des parents apparemment et sous l'oeil des caméras de télévision se saignent aux quatre veines pour satisfaire les fantasmes enseignants les plus fous - pensez donc, un cahier par matière, des copies doubles, des stylos pour écrire...- et que leurs bambins, arrivés au 15 octobre, soient si démunis pour qu'un cours ne commence pas sans un : "Y quelqu'un qui aurait une feuille à me passer ?", sachant bien entendu que le quelqu'un ne passera pas UNE feuille, mais le paquet complet ! Et c'est vrai que dans ce cas, je suis bien d'accord, il faudrait revoir sérieusement la prime de rentrée pour les parents d'élèves vache-à-lait de la classe...
Bon, tout ça pour dire que ce n'est pas parce qu'on est fauché qu'il faudrait se priver ! Et je le prouve : avec cette terrine (testée lors du fameux buffet d'anniversaire des quarante ans), qui offre de multiples avantages. D'abord elle est atrocement facilement à faire, pour peu qu'on ait les produits adéquats et surtout le boucher qu'il faut. Ensuite elle fait son petit effet à la cantonade quand vous la brandissez et que les gens s'étranglent : "C'est TOI qui l'as fait ?" Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses intérêts en ces temps où la convivialité est un des seuls remparts qui nous restent : elle est copieuse ! On peut manger à dix dessus facile ! Voici donc la :
TERRINE DE VOLAILLE
Pour 10 personnes, il faut :
- 700 g d'abats de volaille - des foies seulement ou un mélange de coeur, poumon, foie, etc...
- 300 g de porc haché
- 300 g de lardons fumés
- 10 cuillères à soupe d'armagnac
- 5 gousses d'ail
- un bouquet de persil plat
- un sucre
- une large bande de barde de lard
- sel et poivre
Préchauffer le four à 180°.
Couper les lardons en petits dés. Dénerver les foies en ôtant le nerf principal. Couper tous les abats en quatre ou cinq morceaux.
Laver, essorer et hacher le bouquet de persil, tiges comprises. Eplucher et émincer finement les gousses d'ail.
Dans un saladier, mélanger le porc haché, les dés de lardons, les abats, le persil, l'ail et verser l'armagnac. Ajouter le sucre, saler légèrement et poivrer avant de remuer le tout pour bien mélanger.
Tapisser la terrine avec la bande de lard - ne pas hésiter à faire du découpage en tout genre...- et verser la préparation. Recouvrir d'une dernière bande de lard avant d'enfourner la terrine, posée au centre d'un grand plat empli à moitié d'eau.
Laisser ainsi cuire au bain-marie pendant une heure quarante-cinq.
Sortit la terrine du four et la laisser refroidir dans le bain-marie. La tasser, avec un couvercle, une planche et poser des poids afin de la laisser reposer deux jours au réfrigérateur.
Avant de servir, démouler la terrine, ôter la barde et... déguster !
Remarques :
- Initialement, j'ai trouvé cette recette dans le premier livre de Julie ANDRIEU : La Cuisine de Julie. Elle la fait pour sa part exclusivement avec des foies de volaille. Le problème, c'est qu'une fois sur deux quand j'achète mes foies, je confonds les boîtes et je me retrouve avec l'ensemble des abats ! Et c'est très bon comme ça.
- Ne vous fixez pas sur l'armagnac : la dernière fois, je l'ai faite au Pineau des Charentes et c'est très bien passé également !
- Elle n'est pas toujours très facile à découper mais son goût compense aisément ce petit défaut...
- Le plus casse-pied, c'est la phase "d'écrasement" : le gras sort, ça dégouline, d'où l'intérêt de procéder à cette manoeuvre dans le plat de bain-marie...
- Et si en plus vous prenez le temps de laisser reposer la préparation à la viande pendant une nuit, les arômes n'en seront que vifs.
- Et s'il vous reste trop de préparation, utilisez-la en tourte.