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  • Le Cygne et le Cuisinier (J. de la FONTAINE)

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    Lyon, quais de Saône, pont Clémenceau

    Le Cygne et le Cuisinier

    Dans une ménagerie
    De volatiles remplie
    Vivaient le cygne et l'oison :
    Celui-là destiné pour les regards du maître ;
    Celui-ci, pour son goût : l'un qui se piquait d'être
    Commensal du jardin ; l'autre de la maison.
    Des fossés du château faisant leurs galeries,
    Tantôt on les eût vus côte à côte nager,
    Tantôt courir sur l'onde, et tantôt se plonger,
    Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
    Un jour le cuisinier, ayant trop bu d'un coup,
    Prit pour oison le cygne ; et le tenant au cou,
    Il allait l'égorger, puis le mettre en potage.
    L'oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.
    Le cuisinier fut fort surpris,
    Et vit bien qu'il s'était mépris.
    " Quoi ? je mettrais, dit-il, un tel chanteur en soupe !
    Non, non, ne plaise aux dieux que jamais ma main coupe
    La gorge à qui s'en sert si bien ! "
    Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
    Le doux parler ne nuit de rien.



    Jean de La Fontaine – Fables – Livre III

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  • Vigne et vin (Colette)

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    La vigne et le vin sont de grands mystères. Seule, dans le règne végétal, la vigne nous rend intelligible ce qu’est la véritable saveur de la terre.. Quelle fidélité dans la traduction ! Elle ressent, exprime par la grappe les secrets du sol. Le silex, par elle, nous fait connaître qu’il est vivant, fusible, nourricier. La craie ingrate pleure, en vin, des larmes d’or. Un plant de vigne, transporté par-delà les monts et les mers, lutte pour garder sa personnalité et parfois triomphe des puissantes chipies minérales […] Quelle journée sans nuage, quelle douce pluie tardive décident qu’une année de vin sera grande entre les années ? La sollicitude humaine n’y peut presque rien, là tout est sorcellerie céleste, passage de planète, taches solaires.


    Colette, Prisons et Paradis, 1932

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