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  • Rouleaux de printemps pour bonne résolution

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    Me voici de retour de Grèce, toute bronzée, toute nouvelle quadragénaire et... avec trois kilos de plus ! Vous me direz, c'est le poids des années. Ou encore que l'avantage d'être bronzée, ça amincit. Ou plus lucidement qu'avec un régime crétois amélioré (2 litres d'huile d'olive en quinze jours, des litres de rosé qu'on ne compte plus et des monstrueuses assiettes de calamars frits), il ne fallait pas s'attendre à des miracles...

    Du coup, c'est, avec le retour de vacances, le retour des bonnes résolutions : régime sec et petits plats très petits !

    Oui mais... light ne veut pas dire tristoune ! Parce que dans ce cas, je retourne illico au rosé, aux olives (noires, ce sont les plus riches) et aux tartines de tarama ! Voici donc du léger, du facile (quand on a pigé le truc de l'enroulement) et du nourrissant quand même. Voici donc les :

    ROULEAUX DE PRINTEMPS EXTRA LIGHT

    Pour 4, il faut :

    • 8 galettes de riz
    • une salade
    • 24 crevettes
    • un paquet de vermicelles de riz

    Faire cuire les vermicelles suivant les indications du paquet.

    Décortiquer les crevettes et les couper en deux dans le sens de la longueur.

    Mouiller un torchon et le déposer sur le plat de travail.

    Placer sous l'eau une galette de riz et la déposer sur le torchon. Bien l'imbiber d'eau.

    Poser au premier tiers de la feuille deux demi-crevettes, recouvrir de salade, de deux autres demi-crevettes, de vermicelles et de salade.

    Rabattre le tiers vierge de la feuille sur le tout et faire un demi-tour. Déposer deux autres demi-crevettes. Rabattre les bords de la feuilles et continuer d'enrouler en serrant légèrement le tout.

    Déposer sur un linge humide au fur et à mesure.

    Conserver au réfrigérateur, enveloppé dans le linge humide.

    Rouleaux de printemps.jpg
    Remarques :
    • A déguster avec de la sauce, bien sûr !
    • C'est léger au niveau calories, goûteux et ça se fait en un clin d'oeil !
    • Et vous pouvez varier les garnitures...
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  • "Ramener ? Nooon."

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    Que j'ai pu les aimer, les félés ! Je me souviens d'avoir même possédé un crayon à papier avec la tête d'un monstre vert. Tout l'esprit des années 80 : délire, iconoclasme et réinterprétation des classique !

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  • "Dans Banga y a de l'eau... "

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    Qui n'a pas eu la pêche en entendant un jour cet air ? Avec ce sens unique du rythme et des sonorités : Dans Banga y a de l'eau... et l'eau de dégringoler avec les mots. Ajoutez-y un "cartoon" en parfaite adéquation, vous comprendrez pourquoi  cette pub n'a pas pris une ride !


    1980 - banga
    envoyé par fifitou. -
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  • La cultissime salade "vestern"

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    Alors ça !Quand j'ai cherché à retrouver cette publicité, autant vous le dire tout de suite, c'était sans grand espoir. Parce qu'elle est passé très peu de temps, et qu'elle n'a guère marqué les esprits, sinon le mien et celui d'autres "malades" dans mon genre.

    Pourquoi cette "salade vestern" ? Parce que la danse du paysan sur sa table de cuisine est un moment culte ! Et puis c'est tout !

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  • "Tu baguenaudes dans les pâturages..."

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    Comme je vous le disais avant-hier, bienvenue dans mon grenier ! Avec une publicité qui a enchanté mon enfance : Belle des champs ! Et un mot : baguenauder. Je l'ai découvert via cette pub et, d'emblée, j'ai aimé ses sonorités à la fois douces et vieillottes. "Se promener sans but précis, en prenant son temps". Que j'aime la baguenaude !

    Vous rappelez-vous cette blondinette baba cool qui dévalait les champs accompagnée par la voix de Richard GOTAINER : Tu baguenaudes dans les pâturages, dis, donne-nous en un peu, Belle des Champs...

    Je crois que ce que je préférais, c'était ces images, à mi-chemin entre le dessin et le film : l'ancêtre du film d'animation, en somme. Et puis, avec son boy friend jean et sa chemise à carreaux, il faut reconnaître que la Belle était furieusement tendance, quand même...


    1980 - belle des champs
    envoyé par fifitou. -
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  • Pourquoi "Curé sur le mur" ?

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    Parce que les mots, qu'ils soient au fond d'un livre ou en musique, ont toujours suscité chez moi des rêves, des désirs d'ailleurs. Et que je pense que le texte de COLETTE n'a jamais su mieux dire cela :

    Le mot «presbytère» venait de tomber, cette année-là, dans mon oreille sensible, et d'y faire des ravages.« C'est certainement le presbytère le plus gai que je connaisse... » avait dit quelqu'un.
    Loin de moi l'idée de demander à l'un de mes parents : « Qu'est-ce que c'est, un presbytère ?»
    J'avais recueilli en moi le mot mystérieux, comme brodé d'un relief rêche en son commencement, achevé en une longue et rêveuse syllabe... Enrichie d'un secret et d'un doute, je dormais avec le mot et je l'emportais sur mon mur. «Presbytère ! » Je le jetais, par-dessus le toit du poulailler et le jardin de Miton, vers l'horizon toujours brumeux de Moutiers. Du haut de mon mur, le mot sonnait en anathème : « Allez ! vous êtes tous des presbytères ! » criais-je à des bannis invisibles.
    Un peu plus tard, le mot perdit de son venin, et je m'avisai que « presbytère» pouvait bien être le nom scientifique du petit escargot rayé jaune et noir... Une imprudence perdit tout, pendant une de ces minutes où une enfant, si grave, si chimérique qu'elle soit, ressemble passagèrement à l'idée que s'en font les grandes personnes...
    - Maman ! regarde le joli petit presbytère que j'ai trouvé !
    - Le joli petit... quoi ?
    - Le joli petit presb…
    Je me tus, trop tard. Il me fallut apprendre - « Je me demande si cette enfant a tout son bon sens… » - ce que je tenais tant à ignorer, et appeler « les choses par leur nom... »
    - Un presbytère, voyons, c'est la maison du curé.
    - La maison du curé… Alors, M. le curé Millot habite dans un presbytère ?
    - Naturellement. .. Ferme ta bouche, respire par le nez... Naturellement, voyons…
    J'essayai encore de réagir… Je luttai contre l'effraction, je serrai contre moi les lambeaux de mon extravagance, je voulus obliger M. Millot à habiter, le temps qu'il me plairait, dans la coquille vide du petit escargot nommé « presbytère…»
    - Veux-tu prendre l'habitude de fermer la bouche quand tu ne parles pas ? A quoi penses-tu ?
    - À rien, maman...
    …Et puis je cédai. Je fus lâche, et je composai avec ma déception. Rejetant le débris du petit escargot écrasé, je ramassai le beau mot, je remontai jusqu'à mon étroite terrasse ombragée de vieux lilas, décorée de cailloux polis et de verroteries comme le nid d'une pie voleuse, je la baptisai « Presbytère», et je me fis curé sur le mur.

    COLETTE, "Le Curé sur le mur", La Maison de Claudine, 1922.

    Voici donc une nouvelle rubrique de Ma Cuisine rouge, une nouvelle pièce, un grenier où s'entasseront des souvenirs littéraires, musicaux ou... animés !

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  • A la rencontre de Thésée, Dionysos et Ariane

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    Je pars à la rencontre de ces héros : à bientôt !


    Sur le rivage de la Crète, Minos et ses courtisans attendaient déjà.  Le bateau à la voile noire aborda et les jeunes gens accompagnés de Thésée débarquèrent.  Le jeune prince se distinguait nettement par sa stature et sa fière démarche.  Minos ne manqua pas de le remarquer.

    Le héros regarda le roi droit dans les yeux et lui dit

    «Ne crois pas que je suis venu pour servir de repas au Minotaure.  Bien au contraire, je suis venu pour le tuer et délivrer mon pays de l'horrible tribut qu'il te paye. » Le roi eut un demi-sourire :

    « Si tu es aussi courageux en actes qu'en paroles, tu peux réussir.  Si tu tues la bête, je vous donnerai à tous la liberté et Athènes sera délivrée de son impôt.»

    Ariane, la fille du roi, qui se tenait auprès de lui, écouta cette conversation avec émerveillement.  Elle ne pouvait détacher son regard de ce beau jeune homme.  Son image demeura en elle lorsqu'il fut parti.  Elle se mit à le plaindre, sachant que sans son concours il n'échapperait pas à la mort.

    Son désir de sauver Thésée fut le plus fort.  La nuit venue, elle se leva en cachette, traversa le palais et se rendit à la prison où étaient enfermés les jeunes gens.  Ils dormaient tous d'un sommeil agité, sauf Thésée, qui était éveillé.  Ariane ouvrit le cadenas secret et l'appela doucement.  Le héros avait espéré une aide divine, et voici qu'elle venait sous la forme d'une ravissante jeune fille.

    «Je sais que tu veux tuer le Minotaure,» lui murmura-t-elle vivement, «mais tu auras du mal à le vaincre seul. je t'ai apporté un écheveau de fil.  Dès que tu seras entré dans le labyrinthe, attaches-en une extrémité à un pilier et défais-le tout au long du chemin.  Tu ne pourrais pas tuer le monstre avec une arme ordinaire voici un glaive magique.  Si tu es victorieux, tu pourras retrouver ta route grâce au fil que tu auras dévidé.»

    Thésée voulut remercier la princesse, mais Ariane avait déjà disparu dans l'obscurité de la nuit.  Si elle ne lui avait pas laissé l'écheveau et l'épée, il eût douté de sa présence et aurait cru avoir rêvé.

    Le lendemain matin les gardes ouvrirent les portes de la prison et emmenèrent les futures victimes au labyrinthe.  Les garçons baissaient la tête, les filles pleuraient.  Seul le héros marchait la tête haute, encourageant ses compagnons.  Il avait caché sous ses vêtements les présents d'Ariane.

    Ils pénétrèrent dans le sinistre ensemble de passages sinueux et de sombres cavernes.  Thésée ordonna à ses compatriotes de rester près de la sortie et quant à lui il partit à la recherche du Minotaure.  Obéissant aux consignes qui lui avaient été données, il attacha le fil au premier pilier et se mit à le dérouler au fur et à mesure qu'il avançait.  L'imposante construction de Dédale demeurait aussi silencieuse qu'un tombeau.  Le jeune homme se frayait un chemin dans les sentiers obscurs, tandis que des chauves-souris affolées lui cognaient la tête de leurs ailes.  Il traversa des pièces où les murs avaient craqué sous la chaleur du soleil, et pénétra dans des grottes sentant la pourriture et le moisi.  Tout était silencieux.  Seules quelques souris se hâtaient vers leur trou en se sauvant sur son passage, tandis qu’une araignée abandonnait la toile qu'elle tissait.  Thésée épongea la sueur de son front et s'engagea dans un long couloir.

    Les rayons de soleil l'éclairèrent un moment, lui permettant d'apercevoir des taches de sang séchées.  Soudain éclata un rugissement aussi fort que le tonnerre.  Le héros se saisit de son glaive magique et s'approcha de l'endroit d'où venait le bruit.  Le fracas s'amplifia, devint semblable au grondement de la mer démontée et au claquement de la foudre dans le ciel.  Les piliers du couloir se mirent à trembler comme si une tempête s'y était déchaînée.

    A un tournant, Thésée aperçut le Minotaure.  Il piétinait un amas d'os blanchis en secouant sa monstrueuse tête de taureau.  Son corps était celui d'un homme, mais gigantesque.  Des flammes vertes et jaunes s'échappaient de ses naseaux et il exhalait un souffle empoisonné.  Il tendit ses bras velus pour écraser le héros.  Mais celui-ci, d'un bond, se mit hors d'atteinte, obligeant l'ignoble créature à se retourner pesamment.  Alors Thésée prit son élan et enfonça son arme droit dans le cœur du Minotaure.

    La terre trembla tandis que le monstre tombait et s'enfonçait dans le sol.  L'écho de sa chute résonna dans tous les sentiers, les grottes et les couloirs.  Ceux qui avaient accompagné le jeune homme dans le labyrinthe furent saisis de panique en entendant ce fracas :

    «Le Minotaure a attaqué Thésée et l'a tué,» dirent-ils avec désespoir.  Et, accablés de chagrin, ils attendirent leur tour.

    Pendant ce temps, en suivant le fil d'Ariane, Thésée retrouvait son chemin.  Il rejoignit bientôt ses compagnons.  Tous voulurent l'embrasser et lui témoigner leur reconnaissance.  Soudain la princesse surgit devant eux comme si elle était sortie de terre.

    « Suivez-moi vite,» s'écria-t-elle, «mon père a découvert que je vous avais aidés.  Il est furieux et ne veut pas tenir sa promesse.  Avant qu'il ne lance ses gardes à notre poursuite, nous devons embarquer à bord de votre bateau.»

    Aussitôt ils se mirent tous à courir derrière Ariane, qui les fit sortir du labyrinthe par un chemin qu'elle seule connaissait et qui menait droit à la mer.  Avant que le roi Minos ait compris ce qui se passait, le bateau était si loin qu'il ne pouvait être question de le poursuivre.

    Ils naviguèrent sans escale jusqu'à l'île de Naxos où ils abordèrent pour se nourrir, chercher de l'eau potable et se reposer.  Ariane s'endormit et eut un songe : le dieu Dionysos lui apparaissait et lui ordonnait de ne plus quitter l'île, car il la voulait pour femme.  Ariane obéit à la volonté du dieu et lorsque les Athéniens s'embarquèrent, elle refusa de les suivre.  Thésée, craignant de mécontenter les dieux, laissa la princesse à Naxos.  Mais tous eurent de la peine de ne pas pouvoir ramener la belle jeune fille avec eux à Athènes et, absorbés par leur regret, oublièrent de hisser la voile blanche.

    Egée attendait avec impatience le retour du bateau, et le port était envahi par une foule agitée.  Enfin le bateau apparut au loin, et comme il se rapprochait les voiles en devinrent visibles.

    Dès que le roi eut aperçu la couleur de deuil, il se jeta dans la mer du haut d'un rocher, et les vagues engloutirent son corps.

    Le héros rendit les jeunes gens à leurs parents, mais lui venait de perdre son père.  Lorsque les vagues lui rendirent son corps, il lui fit des obsèques solennelles et institua en mémoire de ce jour une célébration qui rappellerait les événements joyeux et tristes de son expédition.

    Depuis ce jour, la mer où le roi trouva la mort s'appelle la mer Egée.

    Sources ici

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  • Apocalypse now (J. GLASS)

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    Il y a des romans qui sont aussi appétissants à l'extérieur qu'à l'intérieur.

    Refaire le monde.jpg

    "Pâtissière à Greenwich Village, Greenie se consacre tout entière à son jeune fils et à sa passion, la cuisine, tandis que son mari semble plongé dans la mélancolie. Quant à son ami Walter, il panse ses peines de coeur. De passage à New York, le gouverneur du Nouveau-Mexique, conquis par le gâteau à la noix de coco de Greenie, lui propose de devenir chef cuisinier de sa résidence. Par ambition autant que par désespoir, elle accepte et part vers l'Ouest avec leur fils en abandonnant son mari. Leur vie va être bouleversée par ce départ précipité, qui provoquera une série d'événements échappant à tout contrôle."

    764 pages. On peut parler ici de "pavé". Et pourtant... Nulle lourdeur, nulle pesanteur, nulle indigestion à la lecture de ce roman qui déroule son fil, ou plutôt ses fils à travers les itinéraires de plusieurs personnages aussi attachants et différents les uns des autres. Il y a d'abord Greenie, la pâtissière géniale, mère d'un garçonnet de quatre ans non moins génial, mais mariée à un psy avec lequel elle a désormais l'impression de tourner en rond. Puis Walter, l'ami-voisin-confident de Greenie, restaurateur et coeur d'artichaut. Saga, mal remise d'un accident qui lui a laissé des séquelles neurologiques. Et puis plein d'autres, qui gravitent autour des premiers.

    Quand Ray McRae la contacte un jour, après avoir goûté son fabuleux gâteau à la noix de coco, Greenie croit d'abord à une blague : devenir la chef-pâtissière du gouverneur du Nouveau-Mexique et partir vivre à Santa-Fé, elle qui vit à New York et tient une pâtisserie en vogue ? Pourtant, encouragée par Walter et lassée de sa vie de couple, c'est ce qu'elle va faire. Et la voilà débarquant au pays des cow boys avec son fils Georges, ravi de cette nouvelle vie.

    Cependant, la vie va continuer à New York. Alan, le mari esseulé va entamer un processus de réflexion sur lui-même, Walter va faire venir son neveu californien, Saga va rencontrer tout ce petit monde de Bank Street, libraire, avocat, homme d'affaires... et tous vont se croiser, s'entrecroiser, voire s'entremêler...

    Raconté comme ça, vous pouvez avoir l'impression que je vous ressers un énième Anna GAVALDA ou une suite new yorkaise des Chroniques de San Francisco. Rien de tout cela pourtant. Car la plume de Julia GLASS n'a pas son pareil pour brosser avec délicatesse de portraits qui vont droit au coeur. Elle sait souligner le petit détail qui fait que nous reconnaissons chacun de ses personnages comme si nous l'avions connu depuis toujours. Elle les dissèque avec une précision redoutable mais néanmoins beaucoup d'humanité et la magie de la chose, c'est qu'arrivé aux dernières pages du livre, on s'aperçoit que tous ont connu une révolution (dans le sens étymologique : changement, innovation qui bouleverse l'ordre établi de façon radicale), à l'image des ces tours jumelles qui s'effondrent au cours des derniers chapitres, et que nous les avons accompagnés.

    Il est bien sûr question de cuisine dans ce roman, de pâtisserie - je vous recommande le gâteau de mariage de Ray (quatre parfums - vanille, sirop d'érable, orange et noix de coco - répartis presqu'au hasard dans les vingt-et-une couches des sept étages qui se trouvaient sous la couronne en noix de coco destinée à être conservée) - mais aussi d'amour, de blessures (Les mains d'un chef étaient pareilles à une carte, une histoire de mésaventures culinaires, parsemées de cicatrices de coupures, de piqûres, de brûlures...), de culpabilité, de concession et de résignation. C'est aussi un roman sur le passage à l'âge adulte, même s'il ne le dit pas, et sur la fin de l'innocence. Comme ne le montre pas particulièrement l'extrait suivant...

    APOCALYPSE NOW

    Walter était le propriétaire et patron tourbillonnant (non le chef : il aurait préféré mourir plutôt que de laver une laitue) d'un bistrot rétro qui servait des repas à haute teneur en cholestérol et protéines animales avec un orgueil patriarcal. Légitimement, si ce n'est modestement, nommé, Walter's Place avait de allures de salon tranformé en pub. Installé au rez-de-chaussée d'une vieille maison à deux pas de l'appartement de Greenie, il était agrémenté de deux cheminées, de nappe en tissu, d'un canapé de velours élégamment fatigué et (au diable les services d'hygiène) d'un bouledogue vagabond baptisé "le Bruce". (Comme Robert le Bruce, le roi d'Ecosse ? s'était souvent demandé Greenie sans jamais lui poser la question ; il est probable que le chien avait été appelé ainsi en hommage à quelque jeune et séduisant acteur porno pour lequel Walter nourrissait allègrement un désir sans lendemain. Il n'avait jamais été explicite quant à la nature exacte de ces désirs, se contentant de glisser çà et là quelques allusions.) Greenie n'avait pas une passion pour les plats typiquement eisenhoweriens dont la clientèle de Walter était gourmande - pour elle, la gourmandise était réservée aux desserts - , mais elle avait été ravie de décrocher le contrat. Depuis quelques années, elle voyait en Walter un allié plus qu'un client.

    Exception faire du gâteau à la noix de coco (fourré au citron et couvert d'un glaçage à la cassonade), la plupart des desserts qu'elle préparait pour Walter n'étaient ni ses meilleures recettes ni même les plus originales, mais tous étaient des modèles du genre : des desserts de braves citoyens bedonnants, du riz au lait, du pain perdu, du gâteau de vermicelle, autant de douceurs dont les Pères pèlerins et autres immigrants du temps du Mayflower auraient récupéré les prototypes pour les échanger illico contre la mousse aux sanguines, la glace à la poire ou les minuscules éclairs au chocolat de Greenie. Walter lui avait également commandé un apple pie, un cheesecake marbré aux fraises et un gâteau fourré qu'il lui avait demandé de créer exclusivement pour lui. "Sur une carte comme la mienne, tout le monde s'attend à trouver un gâteau cent pour cent chocolat, le truc mortel, tu vois, mais moi, ce que je veux, c'est une explosion de chocolat, un feu d'artifice, un volcan de chocolat !" lui avait-il dit.

    C'est ainsi que ce soir-là, après avoir couché Georges, elle était retournée jusqu'à l'aube dans le sous-sol qui abritait ses cuisines, à deux pas de chez elle, pour créer un gâteau. En principe, c'était le type même de dessert que Greenie avait en horreur, mais il incarnait une prospérité si opulente, une joie transgressive dans cet étalage de beurre, cette miraculeuse substance protéiforme aussi essentielle au chef pâtissier que le feu l'était à l'homme primitif.

    Walter avait baptisé le gâteau "Apocalypse Now". Greenie tint sa langue. A elle seule, sa dernière création doublait les quantités de chocolat qu'elle commandait tous les mois à son fournisseur. Le gâteau figurait au menu depuis à peine un mois que Walter avait parié avec elle un dîner aux langoustes qu'avant la fin de l'année le magazine Gourmet lui demanderait la recette, accroissant sa notoriété dans le monde de la gastronomie. Si tel était le cas, Greenie cèderait sans doute aux caprices d'une gloire passagère, mais pour l'heure ses affaires allaient au mieux.

    Julia GLASS, Refaire le monde, 2009.

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  • Salade de pommes de terre aux poissons fumés

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    C'est une salade toute fraîche. Une de ces salades qui gagnent à être préparées à l'avance, parce que les arômes s'y développent davantage. Légère, parce que yaourt et ciboulette. Et qui peut facilement constituer un déjeuner. La salade parfaite, en somme. Voici donc la :

    SALADE DE POMMES DE TERRE AUX POISSONS FUMES

    Pour 4, il faut :

    • 5 ou 6 pommes de terre
    • un yaourt
    • une cuillère à café de wasabi
    • une botte de ciboulette
    • 200 g de poissons fumés divers (pour ma part, saumon, marlin et flétan)

    Cuire les pommes de terre avec la peau. Les refroidir et les peler. Les découper en rondelles.

    Préparer la sauce en mélangeant une bonne cuillerée à café de wasabi dans les deux tiers d'un yaourt nature (maison, c'est encore mieux)

    Laver la ciboulette et la couper dans la sauce ainsi constituée.

    Couper les poissons fumés en petits morceaux et, dans un saladier, mélanger pommes de terre, poissons et sauce. Laisser reposer au moins deux heures, une nuit c'est parfait !

    Vous pouvez saler et poivrer, mais goûter avant : les poissons fumés sont salés.

    Servir bien frais.

    salade pomme de terre poissons fumés.jpg

    Remarques :

    • Vous pouvez mettre davantage de wasabi, mais attention à ne pas "étouffer" la ciboulette.
    • Choisissez des poissons fumés de différentes couleurs, c'est plus joli !
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  • Salade pan'tomate

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    "Il fait trop chaud pour travailler..." Vous rappelez-vous ce slogan qui fit les beaux jours d'un citron pressé en bouteille ? C'est à peu près mon sentiment, ces jours-ci. N'empêche, il faut bien manger. Du vite prêt, sans trop de déplacement ni avoir trop chaud. D'où cette salade, fraîche, fraîche, fraîche. Et comme, de surcroît, elle utilise du pain sec, inutile de sortir en acheter du frais... Voici donc la :

    SALADE PAN'TOMATE

    Pour 4, il faut :

    • 4 à 6 belles tomates bien mûres
    • quelques tranches de pain sec
    • un oignon frais
    • des feuilles de basilic
    • de l'huile d'olive
    • sel et poivre

    Laver et couper en dés les tomates. Peler et couper en petits morceaux l'oignon.

    Disposer les tomates et l'oignon dans un saladier, saler, poivrer et arroser d'huile d'olive. Laisser reposer deux heures au réfrigérateur.

    Couper le pain en cubes. Laver et ciseler le basilic.

    Ajouter le pain et le basilic aux tomates qui ont commencé à rendre du jus. Bien mélanger pour imprégner le pain, rajouter encore une lichette d'huile d'olive et remettre au réfrigérateur une heure minimum.

    Servir très frais.

    pan tomate.jpg

    Remarques :

    • Préparez-vous aux remarques du genre "c'est quoi ce truc blanc ? du PAIN ???"
    • Mais pensez à prévoir suffisamment de croûtons car je vous garantie que le pain imbibé d'huile d'olive et de jus de tomate, c'est à se damner !
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