Je ne l'ai pas franchement clamé à travers toutes les lignes de ce blog, mais j'avais la chance, cette année (je n'ose dire "encore une fois...") de faire partie du jury des lectrices du Grand Prix de ELLE 2008. Loin de moi l'idée de faire ronfler les titres, si j'ai postulé, c'est essentiellement pour le plaisir de recevoir chaque mois 3 livres dans ma boîte aux lettres - et même 7 le mois où j'étais jurée de sélection, soit 28 livres à dévorer avec impatience et avidité : "Alors, ce mois-ci, c'est quoi ?"
Et puis pour faire la totale, cette année, j'ai décidé de "monter" à Paris comme on dit, afin d'assister à la remise des prix et de rencontrer les auteurs. La chance a voulu que ce jour soit un mardi, ne travaillant pas le mercredi, j'ai saisi l'occasion.
C'est donc sous un déluge que je me suis installée, avec un bon nombre des 119 autres lectrices "élues" dans une péniche amarrée en face du musée d'Orsay afin d'y rencontrer les 3 gagnants. Privilège des VIP, nous avions été informées une semaine plus tôt du nom des gagnants afin, nous précisait la lettre, d'amener nos livres à dédicacer et de préparer nos questions. Et là : choc et, disons-le, petite déception : aucun des gagnants ne figurait dans mes favoris...
Marie SIZUN pour le roman avec La Femme de l'Allemand, Marcus MALTE pour Garden of love en policier et Wangari MAATHAI pour Celle qui plantait les arbres, tels étaient les trois noms qui avaient émergé de nos votes. Et pour prendre les choses dans l'ordre, j'avais trouvé le roman de Marie SIZUN terriblement beau, bouleversant, troublant, mais l'emploi de la deuxième personne pour la narration m'avait énormément gênée. J'avais donc été plutôt sévère et "abrupte" dans mon jugement, même si je l'ai nuancé après une relecture? Comment aurais-je pu prévoir que c'est CET extrait que Marie SIZUN aurait retenu et lu avant de demander si la personne qui l'avait écrit se trouvait dans la salle ???
J'avais évoqué dans ces pages le roman de Marcus MALTE, Garden of love. Et là, en revanche, je ne reviens pas sur mon idée : c'est sans doute le plus virtuose de la sélection, le plus complexe et le plus structuré, mais non, décidément, il ne "m'emporte" pas ! La discussion avec cet écrivain fut toutefois très intéressante, tout comme celle avec Marie SIZUN...
C'est sans doute sur le document que je resterai le plus dubitative. Certes Héloïse d'Ormesson est une éditrice enthousiaste, certes Wangari MAATHAI est un personnage étonnant - elle n'a d'ailleurs pas eu le prix Nobel de la Paix pour rien... - mais... c'est un témoignage, livré brut de brut, et j'avoue (nous étions d'ailleurs un certain nombre de lectrices à partager cette idée) rechercher dans un document à la fois la forme et le fond, et ici, si le fond y était, le forme faisait défaut... L'ouvrage de Jean-Paul KAUFFMAN par exemple ou encore Cancer in the city l'auraient, à mon sens, mérité davantage...
Il n'empêche, j'ai passé un très bon moment ! D'abord je suis repartie les bras chargés de cadeaux :
Ensuite j'ai discuté avec plein de lectrices tout à fait passionnantes, et la vivacité de nos échanges nous a fait regretter qu'il n'y ait pas eu "débat" d'organisé entre lectrices afin de partager notre enthousiasme et que nous nous soyions seulement rencontrées ce jour.
La péniche bougeait beaucoup, surtout quand passait un bateau-mouche et je me voyais régulièrement essayer de fixer un point afin de lutter contre le mal de mer... mais le moment magique eu lieu lors du cocktail organisé au Musée d'Orsay : imaginez un musée ouvert pour vous ! C'est ce que nous avons vécu lorsqu'on nous avons pénétré dans ce lieu grandiose et que l'on nous a annoncé qu'en attendant la proclamation des résultats, nous pouvions nous y promener tout à notre aise...
Vint la remise des prix et là, mon GPS s'est mis en marche : Olivia de Lamberterie était ravissante, Sophie Fontanel avait un très joli sac-à-main, Edmonde Charles-Roux était très élégante, Daniel Picouly parlait à bâtons rompus, et derrière lui Gonzague Saint Bris.... Les discours des auteurs furent souvent drôles et pertinents, et nous nous acheminâmes vers le premier étage où nous attendait un somptueux buffet (mention spéciale aux verrines de radis noir à la mousse de wasabi ou encore à la fontaine de chocolat finale !). Là encore, plein de gens connus qu'on reconnaît mais que, franchement, je n'ai pas osé abordé tant ils semblaient très bien entre eux : Christophe Ono-dit-Biot, Tonino Benaquista, Tatiana de Rosnay, Franz-Olivier Giesbert, plein de chroniqueurs littéraires et, bien sûr, incontournable de ELLE, Alix Girod de l'Ain, flamboyante ! Je n'ai pas osé lui demander où en était son couple avec George - pudeur oblige, et puis elle semblait accompagnée...
C'est donc un peu guillerette, le Champagne sans doute, que, telle Cendrillon, j'ai regagné la bouche de métro, mon sac lesté de livres et autres parfums qui, comme pour Laure, a eu la bonne idée de se pschitter dans mon sac (le vaporisateur est une poire souple)... non, décidément, je ne regrette pas d'être venue et j'en profite pour saluer, si elles me lisent, le club des "De dans trois ans"...