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  • Le Banquet du Millénaire (K. SWAMINATHAN)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    Le Salon du Livre de Paris 2007 vient juste de s'achever. Cette année, il faisait honneur à la littérature indienne. Et comme cela se passe à Paris (là, c'est la provinciale aigrie qui parle...), les médias l'ont médiatisé. Et c'est ainsi que j'ai découvert des bribes de littérature indienne. Un roman parmi tous a plus particulièrement retenu mon attention, celui de Kalpana SWAMINATHAN, Saveurs assassines. Il s'agit du premier d'une série de cinq, qui met en scène Miss Lallie, retraitée sexagénaire du service des homicides de la police de Bombay. A la manière de la Miss Marple d'Agatha CHRISTIE, Miss Lallie se retrouve conviée, avec sa nièce la narratrice, à un week end gastronomique dans une luxueuse villa de Bombay. Là le cuisinier, Tarok Ghosh, va officier et y organiser le "Banquet du Millénaire". Inoubliable.

    saveursC'est donc à un festival culinaire que nous avons affaire avant tout : les mets se succèdent, plus variés, plus délicats, plus raffinés les uns que les autres. Quand je pense que je résumais l'Inde au curry et au lassi, honte à moi ! Pour le reste... eh bien, n'est pas Agatha CHRISTIE qui veut et si ce roman se lit facilement, on ne peut pas dire que la trame policière soit captivante. le côté Cluedo, meurtre en vase clos, tourne assez vite en rond et l'enquête manque un peu de peps. Mais bon, il en reste d'appétissantes descriptions ! Voici donc un moment du :

    BANQUET DU MILLÉNAIRE

    - Faites-moi plaisir encore un instant, dit Tarok en apportant les plats de riz. Sous le menu, chacun trouvera une enveloppe à son nom. Je vous prie d'attendre la fin du repas pour l'ouvrir. Elle contient une prédiction. Contrairement aux biscuits chinois, c'est mon idée des plats que chacun va préférer.

    - Tu pousses, protesta Rafiq. Comment peux-tu deviner ? Je n'ai pas entendu parler de la moitié des plats qui sont ici, et je ne sais même pas ce que je vais aimer.

    - Mais moi, je le sais, rétorqua Tarok. Prétentieux, non ?

    - Un riz banal. En quoi c'est historique ? demanda Mr Bajaj non sans hauteur.

    - C'est évident ! murmura Alif Bey. Il y a plus d'histoire pour un grain de riz que dans tous les champs de bataille du pays !

    - Pour chacun de nous, l'histoire commence avec la mémoire, expliqua Tarok. (Sa voix s'était tendue et on y sentait la colère). Chacune des petites surprises que je vous ai préférées a raconté son histoire par le biais de ce qu'elle a réveillé dans votre mémoire. Vous, Mr Bajaj, avez eu un steak tartare parce que l'étiquette que vous avez dans votre mémoire...

    - Course de chevaux, viande de cheval, prononça Félix judicieusement.

    - Peut-être, convint Tarok en haussant les épaules. Le riz est là où ma mémoire commence. Quand j'ai organisé ce repas, j'ai choisi chaque plat dans un livre de cuisine familiale. J'avais presque fini quand je me suis rendu compte que, à moins d'y introduire un plat fait maison dont je me souvenais, le repas ne serait pas complet. Je vous donne à savourer le goût de chez moi, de ma maison, le dernier déjeuner dominical que j'ai dégusté avec ma famille à Dacca. Un rui maacher kaliya avec Shokti Ghor chaal.

    Le repas était simple et délicieux mais il avait le goût des larmes.

    -Ton navrattan pulao devrait figurer dans la vitrine d'un bijoutier, déclara Hilla. Vraiment, Tarok, c'est trop joli pour qu'on le mange.

    - Le navrattan pulao n'appartient pas à la cuisine familiale, avoua Tarok.

    - Peuh, ce n'est qu'un pulao de légumes, piaula Ujwala Sane en haussant les épaules. Rien de bien génial. Et le tandlachi roti qu'on trouve dans les villages. Trop fade.

    - Essaie le bisi bele, lui suggéra son mari.

    Il y avait en accompagnement trois plats de riz et trois de blé. Ujwala Sane  décréta que le bisi bele et le haleem étaient la même chose.

    - Non, contesta Chili. Ils ont un parfum différent.

    Il fallait plus qu'une simple gamine pour en remontrer à Mrs Sane.

    - Qu'est-ce que vous en savez ? l'apostropha-t-elle. Vous avez déjà mis le pied dans une cuisine, miss ?

    Et brusquement tout le monde se mit à parler.

    Tarok apporta des saladiers de légumes éclatants de couleur.

    - Le parfum est une chose aléatoire, remarqua. Quand nous parlons du masala, nous admettons un mélange indistinct des sens. Masala, cette mixture d'épices, est un mot que j'exècre, il n'a pas sa place dans le lexique culinaire. j'aimerais que vous goûtiez ces légumes. Chaque plat est cuit avec un parfum différent. l'épice reste deux pas derrière la saveur du légume lui-même. Félix, à vous l'honneur.

    Il y avait du chou avec une pointe de cumin, du chou-fleur avec du fenouil. des pommes de terre rendues croquantes par le sésame. De la pomme au gingembre, du brinjal avec de l'ajwain. Des green moong à la cannelle et des urad aux clous de girofle. Des oignons avec, ma foi, rien que des oignons. "Seulement du sucre", précisa Tarok en souriant comme je cherchais à déchiffrer celui-là. Il me retire les saladiers avec détermination.

    Au bout d'un moment, tout le monde se tut. Le visage de Tarok s'éclaircit. Il aida Darsham avec son poisson et glissa un puranpoli sur l'assiette d'Arpita pendant que sa mère regardait ailleurs.

    - Tout est merveilleux, Tarok, mais on doit se réserver pour le dessert, protesta Hilla. Que vas-tu nous donner ?

    [...] En définitive, même le docteur en eut fini et nous ouvrîmes nos enveloppes. Il y eut des cris de surprise et d'indignation. Nous lûmes nos listes à haute voix, estomaqués de voir autant nos goûts mis au jour. Ma liste énumérait : chaat de pêches, légumes assortis, tandlachi roti, pateesa, Ishrat ul firdaus. C'était troublant.

    Kalpana SWAMINATHAN, Saveurs assassines, 2007.

    Bien entendu, il y a un glossaire à la fin du livre...

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  • Tarte au poireau presque light et un peu d'histoire

    Imprimer Catégories : Entrées

    Bon, je suis un peu en retard pour la date, mais dans la limite : il s'agit du premier mars. Qu'y a-t-il de particulier le premier mars ? Eh bien, c'est la Saint David. Et pourquoi vous parlé-je de la saint David ? oh, certes pas par amour de la chanson française célébrée par les inénarrables David et Jonathan, mais bien plutôt parce que Saint David est le patron du Pays de Galles, évangélisateur du pays. Et qu'il est de tradition de porter, en son honneur le premier mars, un poireau. Wikipédia nous explique bien que ce dernier est de plus en plus remplacé par la jonquille, "qui porte le même nom en Gallois". Sans doute est-ce plus esthétique, néanmoins, la reine Elizabeth, elle persiste et signe : elle porte un poireau sur son chapeau, pas une jonquille !

    Et pourquoi le poireau ? La légende raconte - enfin, Wikipédia surtout - qu'une grande victoire galloise eut lieu dans un champ de poireaux où Saint David - toujours lui ! - avait conseillé aux combattants de s'en munir pour se distinguer des autres. sachez enfin, histoire d'être complète, que chaque premier mars, le plus jeune membre du régiments des Gardes gallois mange un poireau cru, sous l'oeil de ses pairs, qui décidément savent s'amuser... Tout ça pour amener ma tarte au poireau, absolument délicieuse et presque light, nonobstant les lardons... Voici donc ma :

    TARTE AUX POIREAUX

    Pour 4 personnes, il faut :

    Pour la pâte brisée :

    • 200 g de farine
    • 100 g de beurre demi-sel
    • un verre d'eau

    Pour l'appareil :

    • 3 poireaux
    • 100 g de lardons fumés
    • un oeuf
    • un pot de fromage blanc
    • 30 g de beurre

    Préparer la pâte en émiettant le beurre dans la farine. Incorporer l'eau, former une boule et laisser reposer au frais une bonne heure.

    Couper les poireaux en rondelles, les laver et les égoutter avant de les faire suer une bonne demi-heure dans une sauteuse avec le beurre. A mi-cuisson, ajouter les lardons. Remuer régulièrement.

    Lorsque la préparation est fondante, arrêter et réserver. Préchauffer le four à 180° (th 6).

    Battre l'oeuf avec le fromage blanc, saler et poivrer. Ajouter éventuellement un peu de lait si cela vous semble trop épais.

    Déposer les poireaux sur la pâte et arroser de la préparation oeuf-fromage. Faire cuire 20 à 25 minutes. Servir chaud, avec une salade éventuellement.

    25_03_002

    Remarques :

    • Le fromage donne un aspect "mozzarelle fondue" très agréable
    • Cette tarte supporte très bien le réchauffage

    TARTE_AUX_POIREAUX

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  • Des nouvelles de Sonia Ezgulian... et un concours !

    Imprimer Catégories : Blowing in the wind

    Souvenez-vous, il y quelques mois de cela, je vous racontais mes après-midis d'atelier cuisine avec Sonia EZGULIAN, grâce aux ateliers Blédina. A cette époque, Sonia était encore la cuisinière de l'Oxalis, le restaurant qu'elle avit ouvert avec son mari. Depuis, les choses ont changé : l'Oxalis n'est plus, et en septembre 2006, Sonia a décidé de travaillé différemment.

    Désomais, c'est à leur table que Sonia et son mari réunissent les gens. Ils proposent des pique-nique, des repas à thèmes, des foies gras, bref, plein de choses que vous pouvez découvrir sur leur site au nom rigolo : Les sardines filantes.

    Et c'est justement de sardines que je vais vous parler. Car Sonia EZGULIAN organise un concours sur le thème, bien sûr, de la sardine : il s'agit d'inventer deux recettes, une avec des sardines fraîches, l'autre avec des sardines en boîte. Voici l'affiche du concours :

    Affichette_sardines_A5_RVB

    Bien entendu, plus d'informations sont disponibles sur le site.

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  • L'ultime festin (J. HARRIS)

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    C'est un conte. Une histoire de croyances : il y a des enfants, des sorcières, des prêtres, de la magie et de la religion. Et du chocolat. Des plaisirs terrestres. Le livre de Joanne HARRIS est un joli roman, très "étranger" si je puis dire. Par là, j'entends qu'il propose une vision à la limite du cliché de la "France profonde", c'est tout juste si les habitants ne déambulent pas, une baguette sous le bras et le béret vissé sur le crâne. Cependant, il nous conte une jolie fable, un peu effrayante, surtout attendrissante et pleine de bons sentiments. Les descriptions chocolatées y abondent et sont plutôt savoureuses, même si la traduction me semble empruntée, voire précieuse parfois.

    L'histoire ? c'est celle de Vianne, qui débarque le jour de Mardi-Gras avec sa fille Anouk à Lansquenet. Dans ce paisible village, elle va ouvrir, face à l'église, et en plein Carème, une confiserie. Et, telle une magicienne (une sorcière ?), révéler à chacun qui il est vraiment. Les yeux vont se dessiller...

    J'ai longtemps hésité entre deux passages à vous soumettre. J'ai finalement choisi celui qui va suivre. Il se situe à la fin du roman. C'est le festin qu'a souhaité Armande, qui fête ses quatre-vingt un ans. Voici donc :

    L'ULTIME FESTIN

    Je retourne à mes fourneaux et, pendant quelques temps, je n'entends plus rien. C'est un talent d'autodidacte, la cuisine, le résultat d'une obsession. Personne ne m'a appris à faire la cuisine. Ma mère confectionnait des potions et des philtres, j'ai sublimé le tout pour en faire une plus douce alchimie. Nous ne nous sommes jamais beaucoup ressemblé, elle et moi. Elle rêvait de voyages éthérés, de rencontres astrales et d'essences secrètes : je décortiquais les recettes et les menus chipés à des restaurants où nous n'aurions jamais les moyens de dîner.

    [...] Alors, pendant qu'elle se tirait les cartes et marmonnait dans son coin, je parcourais ma collection de fiches de cuisine, psalmodiant les noms de plats jamais goûtés, telles des paroles magiques, des formules éternelles de la vie éternelle. Boeuf en daube. Champignons farcis à la grecque. Escalopes à la reine. Crème caramel, Schokoladentorte. Tiramisu. En imagination, je les réalisais toutes en secret, je les expérimentais, je les goûtais, ajoutant à ma collection de recettes partout où nous allions, les collant dans mon album comme des photos de vieux amis. Ces couvertures de papier glacé donnaient du poids à mes vagabondages : entre les pages maculées de mon album, elles étaient les splendides panneaux indicateurs qui jalonnaient notre itinéraire vagabond.

    Je les retrouve aujourd'hui tels des amis qu'on a longtemps perdus de vue. Soupe de tomates à la gasconne, servie avec du basilic frais et une part de tartelette méridionale, faite d'une pâte brisée fine comme du biscuit et surmontée d'une garniture mêlant somptueusement le goût des merveilleuses tomates locales, de l'huile d'olive et de l'anchois, parsemée d'olives et rôtie très lentement pour produire une concentration de saveurs qui semble presque impossible à réaliser.

    [...] J'apporte une salade aux herbes pour nettoyer les papilles, puis du foie gras sur des toasts chauds. [...] Le chablis coule à flots. Viennent ensuite les vol-au-vent, aussi légers qu'une brise estivale, puis un sorbet à la fleur de sureau suivi d'un plateau de fruits de mer composé de langoustines, de berniques, d'araignées et de ces énormes tourteaux qui peuvent sectionner les doigts d'un homme aussi facilement que je pourrais couper une tige de romarin, de bigorneaux, de palourdes, le tout surmonté d'un homard noir gigantesque trônant royalement sur son lit d'algues. Chatoyant de rouges, de roses, de verts d'eau, de blancs nacrés et de violets, l'immense plateau, telle la cachette aux trésors d'une sirène, exhale de nostalgiques parfums iodés qui évoquent l'enfance et le bord de mer. Nous distribuons des casse-noix pour les pinces des crabes, de minuscules fourchettes pour les crustacés, de raviers contenant des morceaux de citron et des jattes de mayonnaise. Impossible de ne pas se prendre au jeu avec un tel plat : il réclame de l'attention, de la simplicité. [...] Enfin, je débarrasse  le plateau mis à sac, dont il ne subsiste que des décombres de nacre répartis sur une douzaine d'assiettes. Des coupelles d'eau pour se rincer les doigts et de la salade pour se rafraîchir le palais. J'enlève les verres, les remplace par des coupes à champagne. [...]

    Le dessert est une fondue au chocolat. Préparez-la un jour de beau temps - un temps couvert ternit la brillance du chocolat fondu - avec du chocolat à soixante-dix pour cent de cacao, du beurre, un peu d'huile d'amande, de la crème fraîche ajoutée à la toute dernière minute et réchauffée à feu doux. Embrochez des morceaux de gâteaux et de fruits et trempez dans le mélange chocolaté. J'ai réuni ce soir tous leurs gâteaux préférés, même si seul le gâteau de Savoie est destiné à être trempé. [...] Je débouche une autre bouteille de champagne.

    Joanne HARRIS, Chocolat, 1999.

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  • Boire ou ne pas boire, telle est la question (questionnaire sur le vin)

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    Franchement, je ne comprends ab-so-lu-ment pas pourquoi madame Papilles a pensé à moi pour un tel questionnaire ! Moi ! L'incarnation de la sobriété et de l'abstinence ! Qui jamais n'évoque la dive bouteille sous quelque forme que ce soit ! Mais où  est-elle allée chercher tout ça ?

    Cependant, comme je suis de bonne composition, je vais tâcher de me prêter à l'exercice avec toute la bonne conscience dont je suis capable... et en convoquant Baudelaire, sur le coup :

    Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :

    "Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,

    Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,

    Un chant plein de lumière et de fraternité !"

    Après "L'Âme du vin", écoutons donc la mienne :

    Selon vous le vin est-il masculin ou féminin ?

    Alors ça, c'est typiquement le genre de question qui m'agace ! Au moins autant que celle sur le pouvoir : est-il masculin ou féminin ? ou encore l'autorité ? masculine ou féminine ? Et alors, on s'en fiche ! Surtout qu'il est si facile de faire dire ce qu'on veut aux mots : vin est masculin, c'est beau, c'est noble... vinasse est féminin, comme piquette, c'est moche et pas bon. Pourtant, tord-boyau, c'est masculin, non ?

    Etes-vous plutôt vin rouge, blanc ou rosé ?

    Blanc, sans hésitation. J'aime le vin rouge à petite dose, avec des mets choisis, le rosé quand il est bon, fruité sans être douceâtre, frais sans être glacé, à l'apéritif ou avec une paëlla.

    Etes-vous plutôt Champagne blanc ou rosé ?

    Champagne blanc, définitivement ! J'ai essayé le Champagne rosé plusieurs fois (je ne pouvais me résoudre à admettre qu'une bouteille portant le doux nom de Champagne soit aussi peu bonne), mais rien à faire : je n'aime pas ça du tout !

    Quelle est votre "première fois" ?

    D'aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours aimé finir les fonds de verre.

    Votre meilleur "souvenir émotionnel" avec un vin ?

    C'était en Normandie, en 1995. Nous étions allées fêter l'augmentation de ma meilleure amie dans un super restaurant de Rouen et nous nous sommes régalées avec un Sancerre rouge. Nous avions l'impression de sentir des perles dégringoler dans notre gosier.

    Votre meilleure association mets-vin ?

    Oh la la ! Il y en a plein ! J'aime les fruits de mer avec un Muscadet, par exemple, restons simple.

    Votre prochaine dégustation (prévue ou fantasmée) ?

    Je ne suis pas en manque au point de fantasmer ou de planifier. Je vais au frigo, et puis voilà !

    Qui choisit le vin dans votre foyer et qui "gère" la cave ?

    On goûte tous les deux, on achète ensemble, je dis : "J'ai l'intention de servir ça, qu'est-ce que tu proposes avec ?" ou alors je demande : "On en est où,du blanc ?" ou encore "Il y a du Champagne au frais ?"

    Je ne pense pas que l'on puisse parler de "gestion du vin" chez nous, par contre, quand il s'agit de descendre à la cave chercher une bouteille, c'est lui qui s'y colle !

    Combien de vins avez-vous en cave ?

    Aux dires de Monsieur, une centaine de bouteilles. Mais de toute façon, le vin, c'est fait pour être bu, pas pour s'empoussiérer !

    Question subsidiaire : comment initierez-vous un jeune au vin ?

    En regardant : voir les grands prendre du plaisir à déguster, parler de ce qu'ils dégustent, les voir humer, faire danser le liquide dans le verre, quelle belle invitation, quelle belle incitation ! Bon, bien sûr, c'est moins joli après trois bouteilles, l'oeil vitreux ou le lendemain avec le mal de crâne...

    N'oublions pas que le vin doit rester : ...végétale ambroisie, Grain précieux jeté par l'éternel semeur...

    Si elles le veulent bien, (et qu'elles trouvent le temps) j'aimerais assez savoir ce que pensent Gracianne et Alhya de ce petit questionnaire...

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  • Régal pour les yeux et la bouche : Badiane

    Imprimer Catégories : Les chroniques de Ronchonnette Casse-Bonbons

    Il est des lieux qui donnent envie d'y venir, d'y entrer, d'y rester. La librairie Badiane est un de ces lieux. Lieu que j'ai découvert tout à fait par hasard, feuilletant les pages de mon ELLE hebdomadaire qui désormais offre à ses lectrices un supplément sur l'actualité de leur région, en l'occurence Lyon dans mon cas. C'est ainsi que j'ai appris début février qu'une librairie culinaire venait d'ouvrir à Lyon.

    Mon sang n'a fait qu'un tour ! Dans librairie culinaire, il y a librairie et culinaire, autant dire mon essence et mon être ! Il me fallait me rendre sans attendre sur les lieux ! Oui mais voilà : je suis une petite banlieusarde bien occupée par son quotidien (et son blog, diront certaines âmes chagrines) et Lyon, c'est... la Ville, quoi ! Un lieu de perdition pour la serial shopper que je suis, un lieu où je mesure mes apparitions. J'avoue, je ne me suis pas précipitée chez Badiane.

    Et puis, la semaine dernière, la baguenaudeuse de la Toile que je suis a découvert qu'un site Internet existait. Mieux : que Badiane pratiquait la vente en ligne. Or depuis quelques semaines, je suis en quête d'un ouvrage aussi beau dehors que dedans : les Carnets de recettes d'une femme du monde, de Laurence TOUITOU. Et que je ne trouve pas. Ou il vient de partir quand j'arrive, ou le délai  pour l'obtenir est affreusement long.

    J'ai donc pris contact avec Badiane pour m'enquérir de la disponibilté chez eux. Miracle ! Il y était. Et m'attendait. Vous pensez bien que je n'ai pas tergiversé, enfourné tout le monde dans la voiture samedi matin et c'était parti, direction La Ville, Lyon ! Au coeur, même, puisque la librairie se situe 1, place Bellecour.

    Badiane09

    Crédit photo : Jean-Luc MEJE

    J'ai ainsi découvert ce lieu aussi aussi agréable que chaleureux : des couleurs chaudes, de l'espace, une verrière pour des expos, un petit coin réservé aux enfants, et... une cuisine au fond ! Car non contente de nous proposer des livres sur la cuisine, de petits gadgets autour du même thème, des histoires, des expos, Badiane propose aussi des cours de cuisine le jeudi soir, des rencontres autour de thèmes...

    Pour ma part, j'y suis donc entrée. J'ai fait la connaissance de Catherine et Marianne. Cette dernière a sorti de sous son 30__modcomptoir LE livre que j'attendais, ces fameux Carnets de recettes d'une femme du monde. J'ai flâné dans les rayons, ouvert des livres, mes enfants sont allés se cacher dans le coin qui leur était réservé, bref, ce fut une très agréable matinée !

    Vous l'aurez compris : un blog, ça sert aussi à faire partager ses coups de coeur et c'est ainsi que, si vous habitez Lyon et sa région, ou si vous y êtes de passage, je ne peux que vous conseiller une visite chez Badiane, vous ne le regretterez pas !

    (Crédit photo noir et blanc : Etienne HEIMERMANN)

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  • Gâteau court et dodu appelé Petite Madeleine...

    Imprimer Catégories : Desserts

    Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi.

    Marcel PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913.

    Non, vous ne vous êtes pas égarés dans ma rubrique "Littératures gourmandes", il s'agit bien d'une recette. Mais je n'ai pas résisté à vous servir en préambule ces lignes de Marcel PROUST que je trouve absolument fabuleuses : tout est pesé, tout tombe parfaitement, comme du Saint-Laurent dirait Carla BRUNI, pas un mot de trop, et surtout, cette précision du sentiment, cette perfection dans la restitution de la sensation. Oserais-je après cela vous servir mes madeleines à moi ? Oui, j'ose. Voici donc mes :

    PETITES MADELEINES

    Pour une trentaine de madeleines, il faut :

    • 120 g de farine
    • 180 g de sucre
    • 5 oeufs
    • 200 g de beurre
    • 2 cuillères à café d'extrait de vanille liquide
    • un sachet de levure
    • une pincée de sel

    Faire fondre le beurre.

    Battre les oeufs avec le sucre et la vanille.

    Ajouter la farine, mêlée à la levure et au sel. Ajouter ensuite la farine et bien mélanger.

    Laisser reposer une heure.

    Préchauffer le four à 180° (th 6) et remplir les moules. Enfourner et cuire une petite vingtaine de minutes. Démouler les madeleines encore chaudes et laisser refroidir sur une grille.

    madeleines_001

    Remarques :

    • C'était ma première recette de madeleine : la prochaine fois, je mettrai moins de beurre et de sucre.
    • Petit conseil : utiliser des moules en silicone et les poser bien à plat sur la grille, sinon, la pâte va s'enfuir. Je le sais, je l'ai testé !

    MADELEINES

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  • Sandwich PoP ! (hommage à Hugh Grant)

    Imprimer Catégories : Blowing in the wind

    Ce midi, j'avais décidé de me changer les idées. Etant donné les sept derniers jours que j'ai passés, l'idée avait de quoi séduire...

    Il me fallait du léger, du drôle, du reconstituant. J'ai commencé par acheter un sandwich absolument délicieux : pain au levain, St Moret, salade verte et magrets de canard fumé, ça, c'était pour le reconstituant. Je suis ensuite partie m'installer dans les fauteuils neufs de mon cinéma préféré du jeudi, celui qui propose un film à l'heure du déjeuner ; ça, c'était pour le léger. Et j'ai passé une heure quarante à glousser sur le dernier film de Hugh Grant et Drew Barrymore, Le Come Back. Et ça, vous l'aurez deviné, c'était pour le drôle.

    Qui n'a pas connu les années quatre-vingts, leurs musiques si naturelles, leurs styles vestimentaires - et capillaires - improbables et leurs fabuleuses chorégraphies n'appréciera pas sans doute à leur juste valeur les images qui vont suivre, mais je fais confiance à d'autres pour savourer à sa juste mesure le clip qui va suivre. Et savourer, ça a sa place dans un blog culinaire, non ?

    Remarques :

    • Essayer de voir le film en version originale : je rappelle que la voix française de Hugh Grant est habituellement Vincent Cassel, mais qu'il ne devait pas être disponible (c'est qu'il a un emploi du temps chargé lui aussi...), et la voix française est une pseudo-voix de Vincent Cassel, mais très pseudo
    • Par contre, Michèle Bernier qui double la soeur de Drew Barrymore est TRES bien !

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  • Déjeuner du dimanche (G. OURY)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    Je suis la mère d'un monstre. Adorable la journée, il se métamorphose dès vingt heures passées en bestiole immonde et insomniaque ! Il ne DORT pas ! Couine, geint, pleure toutes les heures et finit, plein de vie et de pétulance, par émerger pimpant à six heures du matin...

    Oh attention : ne voyez pas dans ce constat une invitation à ne pas procréer. La mère est ainsi faite que, MÊME la nuit alors qu'elle n'a qu'une envie : pulvériser l'enfant, elle finit par lui chercher des excuses : il a mal aux dents, il a le nez bouché, il fait des cauchemars... Et puis vient le matin, où tout chiffonné de sommeil et sentant bon le lait et le shampoooing, la peau douce douce douce, il se blottit contre vous et voilà, c'est reparti en attendant la prochaine nuit !

    Ceci n'a évidemment rien à voir avec ce qui va suivre mais peut peut-être expliquer que, le relâchement et la fatigue aidant, ce n'est pas une explication de "littérature" gourmande à proprement parler que je vais vous présenter. C'est culte, c'est... gastronomique, et c'est inoubliable !

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  • Si j'étais... ou Le retour du portrait chinois

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    Eliflo, du blog Le Cru et le Cuit, m'a convié dernièrement à répondre un des multiples questionnaires circulant sur la toile. Or, d'une certaine manière, j'y ai déjà répondu, à ce questionnaire. C'était au début de Ma Cuisine rouge et je l'avais alors baptisé Portrait chinois gourmand. Je me permets donc, à la fois par flemme et puis parce que je ne suis pas mécontente d'y avoir pensé il y a plus d'un an  (le 11 Janvier 2006 très exactement), de vous renvoyer à lui...

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