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  • Galettes de poulet pour tous

    Imprimer Catégories : Viandes

    Bon, évidemment, c'est sans risque : le poulet, tout le monde aime. Que ce soit entier, rôti ou en filet, ça passe sous toutes les formes. Pourtant, c'est en feuilletant le livre de Cyril LIGNAC, Cuisine Attitude, que j'ai découvert une autre façon de le préparer encore. Et ça a donné quelque chose qui a fait un tabac à la maison, tous âges confondus. Voici donc, à peine modifiées par mes soins, les :

    GALETTES DE POULET POUR TOUS

    Pour 4, il faut :

    • 500 g de blanc de poulet
    • 2 oignons moyens
    • une cuillère à soupe d'huile d'olive
    • 2 cuillère à soupe de pesto
    • 50 g de crème liquide
    • une cuillère à café de sel
    • un oeuf
    • une demi-cuillère à café de piment d'espelette

    Préchauffer le four à 120°.

    Hacher les oignons et les faire revenir à l'huile d'olive jusqu'à ce qu'ils soient légèrement colorés.

    Séparer en deux la quantité de poulet et en tailler la moitié en dés d'environ un centimètre. Mixer le reste avec la crème, l'oeuf, le sel, le pistou, le piment et les oignons.

    Ajouter les dés de poulet et façonner cette mixture en galettes (utiliser un cercle).

    Déposer ces galettes sur une plaque huilée et les faire cuire une quinzaine de minutes au four. Les sortir puis les faire colorer sur chaque face dans une poêle avec un petit peu d'huile d'olive.

    IMG_0956

    Remarques :

    • Cyril LIGNAC ajoute du basilic en plus, je m'en suis tenue au pesto

    • il suggère de servir ces galettes entre deux tranches de pain, tartinées de guacamole et avec une tranche de mozzarella. A tester...

    GALETTE_DE_POULET

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  • Un matin de Thanksgiving (A. PACKER)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    C'est par hasard que j'ai découvert le premier roman d'Ann PACKER : il figurait sur une liste de Sélection FNAC. Le sujet m'avait plu : "Carrie Bell a vécu à Madison (Wisconsin) toute sa vie. D’aussi loin qu’on se souvienne, elle a toujours eu la même meilleure amie, les même bonnes relations avec sa mère, le même petit-ami, Mike, aujourd’hui son fiancé. Elle a 23 ans. Et elle étouffe. Mais voici que Mike est victime d’un terrible un accident qui le plonge dans le coma. Carrie remet en question les fondements même de sa vie : la personne qu’elle est, son foyer, sa région natale. Lorsque Mike sort du coma, c’est pour apprendre qu’il est tétraplégique. Carrie décide alors de partir pour New York ; cette ville immense lui offre la liberté dont elle rêvait. Mais le remord la poursuit..."

    Bon, le problème est un peu là : tout est dit - ou presque - dans cette quatrième de couverture. Et résultat : je me suis ennuyée le bon tiers du livre, me demandant quand cette pauvre Carrie allait cesser de tergiverser et se décider à tout plaquer pour partir à New York, puisque je SAVAIS qu'elle devait le faire ! Mais ensuite, quand enfin elle y est, dans la Grande Pomme, tout change ! Le roman s'anime, s'approfondit tout en restant très subtil, bref, c'est un bonheur de le dévorer jusqu'à ses dernières pages qui elles, je l'avoue, m'ont un peu frustrée. J'aurais aimé une autre fin, plus... enfin moins... J'aurais aimé qu'arrivée au terme de ces 510 pages, la fin fût à la hauteur du roman et des personnages construits avec beaucoup de finesse et de subtilité, or je trouve qu'elle laisse une impression inachevée.

    Premier roman d'Ann PACKER, il en présente les qualités et les défauts : l'équilibre est encore à trouver mais l'ensemble est tout à fait prometteur... Et comme la partie new-yorkaise est ma préférée, que j'ai beaucoup aimé le personnage du petit ami de Carrie à New York, Kilroy, et que la vision des Français est assez... américaine... je vous propose donc ce :

    MATIN DE THANKSGIVING

    C'était le matin de Thanksgiving. Habillé d'un peignoir en éponge, Kilroy versa la farine à même le plan de travail de la cuisine, y ajouta de petits cubes de beurre froid et se mit à travailler tout en ouvrant et en refermant les mains avec un bruit sec, comme s'il mimait un personnage bavard. Nous devions emporter un dessert et un légume à la brownstone ; Kilroy avait milité pour des sandwiches à la dinde chez lui, mais j'avais fait valoir que Thanksgiving ne se limitait pas à de la dinde et que la fête devait se célébrer en compagnie et il avait fini par céder.

    Debout sur le seuil et encore ensommeillée, je le regardai s'activer et bâillai copieusement. Après avoir avalé une gorgée du café qu'il avait préparé avant de me réveiller, je remarquai :

    "Il y a des gens qui utiliseraient un grand récipient."

    Il me jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule et sourit.

    "Ah, mais ils rateraient des trucs. Cette méthode est préférable, et de loin.

    - Ca m'a l'air sale, et de loin.

    - C'est la façon française. les Français ont le génie de la saleté."

    Du dos de sa main enfarinée, il repoussa une mèche de cheveux qui lui barrait la figure.

    "Tu peux me passer de l'eau glacée ?"

    Je me débarrassai de ma tasse, m'exécutai puis lui demandai :

    "Et comment connais-tu la façon française ?"

    J'arrivais presque à l'imaginer au milieu d'une cuisine campagnarde aux côtés d'une vieille fille aux yeux noirs l'initiant aux spécialités françaises, mais ce tableau ne me satisfaisait pas totalement.

    "J'ai suivi des cours. A Paris, au Cordon-bleu. Quand on ira, je t'y emmènerai, c'est vraiment génial."

    Nous échangeâmes un sourire qui, de sa part, signifiait, Parce qu'on y va, tu sais ; et, de la mienne, Oui, d'accord. Il parlait beaucoup de la France, disait : Tu adoreras Aix ou bien Attends et tu verras combien leur métro est supérieur au nôtre.

    Il rajouta une pointe d'eau dans sa pâte.

    "J'ai pensé qu'on pourrait peut-être faire bouillir les carottes et les patates douces pour préparer ensuite un gratin au beurre avec un soupçon de calvados.

    - Pas de petits champignons ?" suggérai-je.

    Il me sourit.

    "A la façon du Wisconsin ?

    - A la façon Mayer.

    -Tu fêtais Thanksgiving avec les Mayer ?

    - Toutes les huit dernières années. Il y avait une vingtaine de Mayer, cousins et petits-cousins compris, plus ma mère et moi. Mais disons que cela faisait vingt-et-un Mayer, cousins et petits-cousins compris, plus ma mère, vu que, moi, j'appartenais à la tribu."

    "On va la laisser reposer une heurre, déclara Kilroy qui enveloppa sa pâte et la rangeau au réfrigérateur. Et ta mère, ça l'embêtait ?"

    [...] "J'imagine qu'elle suivait, confiai-je à Kilroy qui opina gravement du chef.

    - La fameuse politique de moindre résistance, un vrai piège.

    -Qu'est-ce que tu racontes ?

    - On se dit, Bon, je vais éviter de faire des vagues et suivre le mouvement - et on en arrive à se retrouver dans un endroit où on a jamais eu l'intention de mettre les pieds sans ticket de retour.

    - Je ne sais pas, répondis-je. C'était simplement Thanksgiving.

    - Simplement Thanksgiving, rétorqua-t-il dans un éclat de rire. On jurerait un oxymoron."

    Un peu plus tard, je pelai les pommes en leurretirant de longues spirales de peau vert-jaune. Je les coupai ensuite en lamelles blanches et croquantes que je saupoudrai de sucre et de cannelle pour les disposer dans le moule où Kilroy avait monté sa pâte.

    Une fois la tarte dans le four et les légumes cuits, il alla prendre une douche pendant que je me resservais un café en songeant combien j'aimais son goût pour les tâches ménagères. J'adorais l'observer dans la cuisine où, sans jamais consulter un livre, il exécutait avec assurance toutes étapes d'une recette, comme si les ingrédients lui étaient tellement familiers qu'il savait exactement quelles quantités lui fournirait l'association de saveurs désirées.

    Ann PACKER, Un Amour de jeunesse, 2002.

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  • Mardi-Gras sponsorisé

    Imprimer Catégories : Desserts

    Mon ASTRO 2007 de ELLE me l'avait prédit : "Après les vaches maigres de Saturne, sa solitude, ses poids, ses désillusions, voici jupiter et ses vaches grasses ! (...) Voici de nouvelles têtes, d'autres champs d'action, des chances de vous épanouir moralement et matériellement." Eh bien tout ça, c'est vrai, ça marche !

    Moralement d'abord, puisque depuis quelques semaines, je reçois plein de messages extrêmement gentils concernant ce blog et ses contenus, ce qui flatte énormément mon ego, et matériellement ensuite, puisque via Ma Cuisine rouge, Francine la farine bien connue m'a proposé de sponsoriser mon Mardi-Gras. Oh, je n'ai pas l'outrecuidance de penser être la seule élue, mais néanmoins, je dois dire que j'ai sauté sur l'occasion puisque depuis des mois, la Francine fluide est introuvable dans les rayons de mon hyper, et que mon verre doseur est fendu. Or monsieur Francine me proposait un paquet de farine ET un verre pour tester la fameuse recette qu'ils ont imaginé : 4-3-2-1.

    Ce matin, j'ai donc reçu mon paquet. Et là, petite surprise : il ya avait bien un verre, mais de doseur point : c'était un joli verre tout rond, certes, mais tout verre aussi. En même temps, pour appliquer leur recette-miracle, il n'en fallait pas plus. J'ai donc décidé de ne PAS faire ma recette habituelle et de tester la recette Francine. Voici donc les :

    CRÊPES FRANCINE

    Il faut :

    • 4 verres de lait
    • 3 oeufs
    • 2 verres de farine
    • une pincée de sel
    • un sachet de sucre vanillé
    • une cuillère à soupe de fleur d'oranger
    • une cuillère à soupe d'huile

    Mélanger le sel, le sucre, les oeufs et la farine. Ajouter le lait petit à petit, puis la fleur d'oranger.

    Laisser reposer une heure au moins. Au moment de faire les crêpes, ajouter l'huile.

    Graisser la poêle et... agissez !

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    Remarques :

    • J'ai franchement été dubitative durant la préparation : je trouvais ma pâte trrrès liquide, mais en fait non ! Les crêpes sont légères, un peu croustillantes sur les bords, très bonnes, quoi !

    • On peut sucrer davantage, ou changer l'aromatisation, tout est possible !

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  • Mon mari est un chou !

    Imprimer Catégories : Légumes

    Ça y est, tout est rentré dans l'ordre : nous sommes de retour à la maison. Je suis désolée d'avoir choqué ou intrigué certains de ceux qui ont la gentillesse de me lire régulièrement, mais je m'étais déjà expliqué là dessus l'an passé : la montagne, j'aime pas ! Ça me porte sur l'humeur, ça me déprime carrément, alors il ne fallait pas trop compter sur moi pour être cordiale ou prompte aux échanges...

    Mais tout va mieux désormais : on a commencé par s'ouvrir une bouteille de Champagne en rentrant, histoire de fêter la performance de notre fille : Flocon + Première Étoile ! Puis on a enchaîné sur des sushis et makis succulents : saumon, thon, dorade... De plus, comme j'avais eu la malencontreuse idée d'abuser du wasabi dans les makis, on a pleuré toutes les larmes de notre corps et nous nous sommes ainsi parfaitement purifiés : les toxines s'en sont allées, dans le fou-rire général puisqu'on appréhendait tous de se saisir d'un maki absolument délicieux, nonobstant l'abus de substance verte !

    Histoire de repartir sur de bonnes bases, je vous propose aujourd'hui une recette issue des traditions belle-familiales, d'où le titre de ce message : "Mon mari est un chou", car c'est souvent lui qui s'y colle. Voici donc le :

    GRATIN DE CHOU VERT EN BÉCHAMEL

    Pour 4 ou 6 personnes, il faut :

    • un chou vert moyen
    • des lardons fumés
    • 50 g de farine
    • 50 g de beurre
    • 1/4 de litre de lait
    • sel
    • poivre
    • une pincée de noix de muscade
    • fromage râpé

    Faire blanchir le chou une dizaine de minutes, puis le refroidir avant de le découper en lanières.

    Préparer une béchamel avec le beurre, la farine, le lait, saler, poivrer, noix-de-muscader. Ajouter les lardons à la toute fin.

    Répartir le chou dans un plat allant au four. Napper de béchamel et saupoudrer de fromage râpé.

    Faire gratiner à four chaud (180°) pendant 25 minutes environ.

    gratin_004

    Remarques :

    • Quant je me charge du plat, c'est encore plus facile : je tranche le chou cru et je le cuis au micro-onde !
    • Réchauffé, c'est très bon aussi !

    GRATIN_DE_CHOU_VERT

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  • Le retour ! (Neige 7)

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    neige

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  • Le club des Pious-pious (Neige 6)

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    GRAND_BEAU

    Le club des pious-pious

    Ils ont trois, quatre ans. Ils sont engoncés dans des combinaisons aux couleurs vives, le casque au ras des yeux, les yeux planqués derrière des grosses lunettes en plastique, les mains emprisonnées dans des gants souvent mal mis parce que « tu ne fais vraiment pas d’effort, c’est pourtant pas compliqué ! ».

    Certains portent une paire de skis qui ne parvient pas à rester entre leurs petits bras, d’autres suivent en trébuchant l’adulte qui les précèdent vers la maison des bois, alpha et oméga du grand Tout, promesse de bonheur à venir, « Tu seras skieur, mon fils (ou ma fille) ».

    La plupart du temps, ils pleurent, ne veulent pas y aller, savent que leurs parents attendent le contraire, et redoublent de larmes quand ils découvrent que leur voisin de banc est dans le même état qu’eux.

    Les parents, eux, sont forts. Ils mentent sans vergogne : « Mais si, tu verras, tu vas bien t’amuser. Regarde, le fil ! Et l’ours géant ! » Mais l’enfant se moque du fil, du tapis roulant et du nounours en plastique ridicule. L’enfant, lui, ce qu’il voudrait, c’est rentrer au chalet, enlever toute cette carapace qui le paralyse et le transforme en ridicule petit robot qui trébuche, qui tombe, qui n’arrive pas à se relever et redouble de pleurs. L’enfant voudrait jouer, lancer des boules de neige, faire des bonhommes, en un mot : jouer. Apprivoiser cet élément étrange, si dur et si liquide, si drôle et si froid. Et non être contraint d’apprendre, tout seul parmi ses semblables, aussi menu et maladroit qu’eux, en file indienne, discipliné.

    Les nez coulent, des petites silhouettes sont affalées sur le sol, et c’est l’heure des parents, caméscope au poing, qui viennent agiter la main pour que l’enfant regarde l’objectif et montre ses progrès. « Tu vois, tu y arrives bien ! »

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  • Le bas des pistes (Neige 5)

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    gettiers

    Le bas des pistes

    Le bas des pistes est un endroit fascinant pour qui veut jouer les entomologistes. Un spectacle permanent. Attention, je n’ai pas dit le bar des pistes, ça, c’est encore autre chose, non, je parle de ce « kiss and cry » pour reprendre des termes chers aux émérites commentateurs de patinage artistique qu’est l’étroite bande entre la route et la piste. Là où démarrent les remontées mécaniques, là où se retrouvent les champions qui viennent de dévaler impeccablement la piste et s’arrêter dans un crissement et une gerbe de neige, « elle est bonne, hein ? » Car le vocabulaire du skieur-surfeur est extrêmement riche et porte essentiellement sur 1) le temps qu’il fait, 2) corollaire du premier, la qualité de la neige, 3) les performances dudit skieur-surfeur sur ladite surface, et là, la loquacité n’a de limites que celles du vocabulaire du locuteur…

    Donc ce qui frappe d’abord en bas des pistes, c’est la foule. Les gens attendent.

    Ils attendent quoi ? plusieurs possibilités s’offrent à eux : ils attendent dans une longue file leur tour pour grimper dans le télésiège ou le téléski qui les mènera en haut des cimes, cet ailleurs inaccessible à celui qui reste les deux pieds dans ses après-skis (pourquoi « après », puisqu’il n’y a jamais eu d’avant en ce qui me concerne ?). Et ils attendent, disciplinés comme ils l’ont été, comme le seront dans la navette qui les ramènera le soir venu.

    Ils attendent le moniteur, sagement rassemblés sous le panneau qui dit « Rendez-vous des leçons particulières » ou bien « Cours collectifs », cet être de rouge vêtu, lunettes-miroir greffées sur le nez, la peau d’un vieux loup de mer, usée non par les embruns et le rhum, mais le soleil, la neige et le vin chaud, cet être qui arrivera et dira : « Alors, tout le monde va bien ? On y va ! »

    Ils attendent que leur gamin, grand comme leurs bâtons, trébuchant dans ses lourdes chaussures jaune poussin, soufflant, ahanant, pleurnichant « Je veux pas y alleeeeeer » tout en manquant de lâcher sa paire de skis à chaque nouveau soubresaut soit pris en charge par le système, ne manquant de lui assurer : « Tu vas voir, ce sera super quand tu sauras skier, on pourra partir tous ensemble » et songeant : « Pourvu que l’autre arrive vite, elle a l’air géniale, cette neige, il ne faudrait pas que j’en manque une miette »…

    Il y a aussi les débutants qui se voient. Ceux qui n’arrivent pas à s’arrêter correctement. Ceux qui crient « Attention ! » quand ils vous foncent dessus et finissent par s’affaler lourdement et ressembler à des tortues renversées sur le dos et qui ne parviennent pas à se remettre sur pattes.

    Ceux qui téléphonent et s’engueulent : « Mais on avait dit « Les Gettiers ! T’es où alors ? t’imagines, ça fait au moins deux descentes de perdues ! »

    Et ceux qui profitent du soleil – quand il est là – à demi allongés dans des transats, un livre dans une main, le tube de crème dans l’autre.

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  • La navette (Neige 4)

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    chalet

    La navette

    Ah, la belle, la miraculeuse invention que voilà : la navette. « Mais si, tu verras, c’est tellement plus pratique ! Au pied du chalet, je te dis… Et ça t’emmène au village. Pas besoin de sortir la voiture. C’est parfait. »

    Parfait donc. D’abord, il faut l’attendre, la navette. Tous les quarts d’heure, annonce le panneau. Alors on vient de louper le quart d’heure… Mais non, la voilà ! Ah, ce n’est pas la bonne, il faut l’autre ligne. Elle arrive enfin, ralentit vers nous, ré-accélère, on agite les bras comme des sémaphores, on s’élance vers elle – à l’avant bien sûr, puisqu’il faut présenter sa carte d’hôte, et là, surprise, joie, bonheur : elle est pleine à craquer ! Et attention, pas de gens comme nous, désireux de se rendre au village pour acheter de quoi rester en contact avec la civilisation, non, des skieurs ! De l’espèce de ceux qui ont sué toute la journée sur la piste, ont des têtes ridiculement écarlates, l’œil flapi et le ski lourd. Et maladroit.

    Ensuite, il faut y monter, dans la navette. A croire que l’épuisement est tel qu’il est impossible au Skieur de se pousser de trente centimètres pour permettre au simple mortel, à celui qui n’a de combinaison multicolore ni de bonnet inspiration bigoudis, à celui qui n’a ni le cheveu gras ni la peau luisante, à celui qui ne sent pas le plastique et la poussière d’un an d’enfermement, de s’asseoir.

    Enfin, songer que tous ces déguisés sont probablement des citadins véritables, de ceux qui aspirent à « leur semaine de ski », ce moment de communion avec la nature et le grand air, cette sensation de liberté intense « quand tu glisses sur la neige, tu vois », et les voir s’entasser avec autant de plaisir et de résignation dans un bus bringuebalant, pour recevoir qui un bâton dans l’œil, qui un coup de spatule, il n’y a pas à dire, la montagne, ça vous gagne !

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  • Neige 3

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    lun

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  • Neige 2

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    ph_1

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