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  • Fast Food Nation, ou jamais plus vous ne verrez un hamburger du même oeil...

    Imprimer Catégories : Les chroniques de Ronchonnette Casse-Bonbons

    afficheVous aurez remarqué que je ne m'engage pas définitivement : je ne dis pas "jamais plus vous ne mangerez de hamburger", mais "jamais plus vous ne verrez un hamburger du même oeil"... Pourtant, tout avait bien commencé lorsque je me calai dans mon fauteuil, aux premières images de Fast Food Nation. Des images d'une Amérique profonde mais pimpante, de petits bâtiments en pierre gravilloneuse, des pick up, plein d'images qui me faisaient penser que cela faisait un moment que je n'étais allée y faire un tour.

    Et puis on entra dans le vif du sujet : des excréments dans la viande ; des émigrants clandestins venus du Mexique ; des lycéens qui bossent au Mc Do local pour payer leurs études, et toutes ses histoires, qui n'en sont qu'une, qui s'entremêlent sans jamais se fondre.

    Je vous livre le synopsis du film : "Don Henderson a un vrai problème. Il est cadre au siège de la chaîne des Mickey's Fast Food Restaurants, et de la viande contaminée a été découverte dans les stocks de steaks surgelés du fameux Big One, le hamburger vedette de la marque. Don doit découvrir comment cela s'est produit.
    Trouver la réponse ne va pas être aussi simple qu'il l'avait espéré. Quittant les confortables bureaux de la société en Californie du Sud, il va découvrir les abattoirs et leurs employés immigrés, les élevages surpeuplés et les centres commerciaux de l'Amérique moyenne... Don comprendra que cette " Fast-food nation " est un pays de consommateurs qui se sont fait consommer par une industrie vorace de corps, d'humains et de bien d'autres choses..."

    Malgré quelques longueurs, le film est bien mené et déroule le fil cynique des événements sans concession. De petites affiche_usperles dans le dialogue ( le personnage de Bruce WILLIS expliquant que "bien sûr il y a de la merde dans la viande, mais c'est pour ça qu'il faut bien la cuire" !), des portraits de personnages attachants et, surtout, une vraie force de conviction.

    On en ressort écoeuré (les scènes finales à l'abattoir sont terribles) et décidé à ne plus consommer une viande sous blister. Et déprimé aussi : parce que tout est dit, que rien ne change vraiment et que le monde est plein de pourritures. Bon, en attendant, je vais réceptionner ma commande de Paysans.fr, moi !

    Deux sites à consulter :

    • celui du film
    • celui du festival de Cannes, où il avait été présenté

    Le livre d'où a été tiré le film :

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  • Mauvaise plaisanterie (C. BOULOUQUE)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    afficheC'est un petit livre qui se lit d'une traite, comme une respiration que l'on prendrait. Une histoire intime et pudique cependant, un "je me souviens" tragique mais où, pourtant, perce çà et là une certaine gaité.

    Je me rappelle les années 80, les attentats parisiens, l'affaire Wahid Gordji, le débat Mitterrand-Chirac, le "Dans les yeux je le conteste". Et le juge Boulouque. Suicidé avec son arme de service.

    Clémence est sa fille. Elle se trouvait à New York, le 11 septembre, et cette vague d'attentats en a réveillé d'autres. C'est ainsi qu'elle a écrit ce livre.

    Mais, et la littérature gourmande ? me direz-vous. Eh bien ce livre regorge de souvenirs gourmands, de coups de blues combattus à grands coups de Pépito et autres Fingers. L'extrait que j'ai choisi est plus développé : il montre tout à la fois la peur permanente et l'absurdité de la situation. Et l'humour. Voici donc :

    MAUVAISE PLAISANTERIE

    Noël 1987. Nous avons retrouvé la Côte d'Azur et le studio en bord de mer. Nous déjeunions parfois Chez Pascalin, l'un des restaurants de plage où ma grand-tante avait ses habitudes. Les salades niçoises servies sur des sets de table en papier, verts d'un côté et blancs de l'autre, les tables et les chaises en métal. Le patron et le serveur avaient pour nous la familiarité réservée aux faux habitués, ceux de l'hiver, lorsque le littoral est dépeuplé. J'ai le souvenir d'un soleil blanc, ce jour-là ; nous descendons les quelques marches vers la terrasse du restaurant. Le serveur vient à notre rencontre, et d'un air faussement désinvolte s'adresse à mon père.

    - Ah, justement. Deux types sont passés, il y a environ dix minutes, pour vous voir. Ils savent que vous êtes dans le coin et ont dit qu'ils étaient des amis. Je leur ai dit que vous n'alliez pas tarder.

    Ma mère se retourne violemment vers mon père.

    - Et ils étaient comment ?

    - Un gradn un petit. Frileux, je peux vous le dire, parce qu'ils gardaient leur blouson et les mains dans les poches. Mais c'est normal, des gars du sud, enfin le teint basanné, quoi.

    Mes parents échangent un bref regard, ma mère secoue la tête. Mon père s'agrippe à sa pochette. Evidemment, c'est à boulopuqueson contenu qu'il pense, à ce revolver qu'il m'a montré un an plus tôt au même endroit, et, à l'instant où mon père fait un geste pour nous désigner la plage, le serveur éclate de rire :

    - C'était une blague.

    Aucun de nous ne sourit.

    - Eh, oh, personne n'est venu, c'était juste pour rire.

    Ses traits se relâchent, mon père se détend, sourit, rit en traitant le serveur d'imbécile, et s'avance vers une table au soleil. Mais quelque chose comme un ressort avait été comprimé, ma panique avait déferlé et ce type avait, quelques secondes, rendu réels nos cauchemar. J'ai siroté une grenadine à l'eau, puis ai mangé ma salade niçoise et celle de ma mère ; elle n'avait pas faim.

    Le lendemain, mon père est sorti rayonnant de la cuisine du studio. Il avait déchiré un carton ramené des courses, et écrit au feutre bleu en gros caractères : "Ici, on peut apporter son manger". Puis il a pris une ficelle, nous a invités à le suivre jusqu'au restaurant. Là-bas, il a accroché son panneau de vengeance autour du menu destiné aux passants. Puis il est descendu vers la terrasse.

    - Nous venons juste prendre l'apéritif, a-t-il dit.

    Quelques minutes plus tard, en voyant deux gros s'installer à une table, déballer leur sandwiche et casser la coquille de leurs oeufs durs sur les chaises en métal, le serveur a été pris d'un doute et nous, d'un fou-rire ; il est revenu avec l'écriteau, le visage fendu d'un sourire penaud.

    Ces rires - nos petites victoires.

    Clémence BOULOUQUE, Mort d'un silence, 2003.

    Affiche et photo extraite du film La Fille du juge, tiré du livre.

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  • Pastilla de canard confit

    Imprimer Catégories : Viandes

    Il y a des mots comme ça qui effraient, en cuisine. Moi, c'est risotto et pastilla (entre autres...). Or tous les psys bien intentionnés vous le diront : "Pour surmonter ses angoisses, rien de tel que les affronter en face". C'est donc ce que j'ai fait. Feuilletant le dernier REGAL, j'y ai découvert une recette de Clotilde Dusoulier, du blog Chocolate&Zucchini. En modifiant un peu la chose, des cuisses de canard confit plutôt qu'un simple canard, trois au lieu de deux, moins de cannelle, moins d'oignons, j'ai essayé. Et le résultat, ma foi, fut fort apprécié... Voic donc les :

    PASTILLAS DE CANARD CONFIT

    Pour 6 pastillas, il faut :

    • 2 gros oignons
    • 3 cuisses de canard confit
    • une cuillère à café de sel
    • une pincée de safran
    • 2 cuillères à café de ras-el-hanout
    • 60 g de beurre
    • 50 g d'amande effilées
    • 50 g de pignons de pin
    • 3 cuillères à café de sucre en poudre
    • une cuillère à café de cannelle
    • un bouquet de persil plat
    • 5 feuilles de pâte filo
    • du sucre glace

    Eplucher les oignons et les couper en demi-rondelles.

    Faire revenir les cuisses de canard dans une cocotte à feu moyen, côté peau, pendant cinq minutes. Sortir les cuisses et vider la graisse obtenue. Remettre les cuisses dans la cocotte, côté chair cette fois-ci, et ajouter les oignons. Laisser dorer quatre-cinq minutes.

    Saupoudrer de sel, de safran et de ras-el-hanout puis ajouter 12,5 cl d'eau. Au premier frémissement, couvrir et baisser le feu pour laisser mijoter une heure.

    Faire fondre 15 g de beurre dans une petite poêle. Y faire dorer à feu doux les amandes et les pignons. Arrêter le feu, ajouter le sucre et la cannelle et laisser refroidir dans une assiette creuse.

    Sortir les cuisses de canard de la cocotte pour laisser réduire la sauce à découvert.

    Ôter la peau des cuisses, les désosser et découper la viande en petits morceaux.

    Laver le persil et hacher les feuilles.

    Préchauffer le four à 200° pendant l'assemblage des pastillas : couper en quatre chaque feuille de filo ; beurrer trois rectangles à disposer dans des moules à tartelette, face beurrée en bas ; décaler les angles des feuilles ; garnir d'amandes et pignons, de viande, de sauce et de persil ; refermez les rectangles de pâte filo ; beurrer le dessus.

    Fabriquer ainsi six pastillas individuelles. Les enfourner pendant dix minutes. Servir sans attendre, après avoir saupoudré de sucre glace.

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    Remarques :

    • La recette initiale se fait au pigeon, mais un bon poulet fermier doit faire l'affaire également...
    • Les parfums qui émanent de la pastilla lorsque vous brisez l'enveloppe sont à tomber !

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    Pastillas

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  • Poste gourmande : ça y est !

    Imprimer Catégories : Blowing in the wind

    Ca y est ! Aujourd'hui, dans ma boîte aux lettres, m'attendait une jolie enveloppe aux couleurs de l'Eure-et-Loir. A l'intérieur, plein d'images d'une région où, j'avoue, je n'avais jamais fait que passer, sans m'arrêter.

    carte_postale

    Et puis, d'une écriture aussi ronde et sympathique que l'est son blog, quelques mots de Barbichounette, de La Maisonnette de Barbichounette. Merci encore à toi, Barbara.

    La mienne voyage encore...

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  • Biscuit léger aux poires d'automne

    Imprimer Catégories : Desserts

    Initialement, c'était un biscuit léger de juillet aux abricots. Bon, évidemment, en novembre et avec des poires, il fallait changer le nom. C'est donc devenu un biscuit aux poires. L'idée m'est venue alors que je cherchais une recette qui me permette d'utiliser des poires qui commencer à bletter* dans leur corbeille. La texture de la poire réclamait, selon moi, un biscuit mousseux autour, afin de créer le contraste. Voici donc le :

    BISCUIT LEGER AUX POIRES D'AUTOMNE

    Pour 6, il faut :

    • 3 ou 4 poires bien mûres
    • 20 g de beurre
    • 5 oeufs
    • 70 g de farine
    • 125 g de sucre
    • une pincée de sel

    Faire préchauffer le four (th 6 - 180°). Peler et évider les poires, après les avoir coupé en deux.

    Casser les oeufs et séparer les blancs des jaunes. Ajouter la pincée de sel aux blancs et les battre en neige  ferme.

    Battre les jaunes avec le sucre pour obtenir un mélange mousseux puis incorporer la farine.

    Petit à petit, intégrer les blanc à l'ensemble. La pâte doit faire "le ruban", signe que tout est bien incorporé.

    Beurrer un moule à manqué et verser le tiers de la pâte. Disposer les demi-poires, face bombée vers le bas. Recouvrir du reste de pâte.

    Enfourner et laisser cuire 50 minutes environ, en baissant légèrement (160°) à mi-cuisson.

    Démouler une fois tiédi et déguster, tiède ou froid.

    biscuit_poire_001

    Remarques :

    • Au moment de servir, ce gâteau très raisonnable m'est soudain apparu trop raisonnable. Je l'ai donc nappé de chocolat fondu...

    • L'effet recherché moelleux-fermeté recherché était tout à fait réussi !

    * "bletter" est bien entendu un néologisme, issu de ma pensée dominicale et appartenant à ma théorie de l'évolution de la langue française dont je vous parlerai peut-être un autre jour.

    BICUIT_LEGER_AUX_POIRES

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  • Une chinoiserie parmi d'autres... part 2

    Imprimer Catégories : Desserts

    Malgré tout, avoir choisi la version slurpique. Donc acte :

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    Voici donc le :

    CHINOIS AU PRALIN

    Pour la brioche, il faut :

    • 55 g de beurre fondu
    • un gros oeuf
    • 10 cl de lait tiède
    • 25 g de cassonade
    • un demi-cuillère à café de sel
    • 260 g de farine
    • un sachet de levure de boulanger

    Pour la garniture :

    • 4 cuillères à soupe de cassonade
    • un oeuf
    • 100 g de pralin

    Mettre dans la MAP le beurre, l'oeuf, le lait, le sucre, le sel, la farine et la levure. Lancer un programme "Pétrissage ou pâte seule".

    Sortir le pâton et le pétrir avant de l'étaler au rouleau pour former un rectangle.

    Battre l'oeuf et l'étaler sur la pâte. Saupoudrer de cassonade et finir par le pralin.

    Rouler l'ensemble en un boudin serré en enroulant la partie longue du rectangle.

    Beurrer un plat rond, type moule à manqué. Couper le boudin en tranches et les disposer dans le plat.

    Laisser reposer une heure, avant de badigeonner le tout avec un oeuf, un peu de lait et 20 g de cassonade. Cuire à 200° une demi-heure environ.

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    Remarques :

    • Rien de particulier, sinon que les deux versions sont excellentes !

    Chinois_au_pralin

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  • Bon appétit et bonne action

    Imprimer Catégories : Lectures

    Voici mon dernier achat-cuisine :

    picard_sized

    Plein de recettes inspirées des fiches-recette Picard réunies dans ce livre de 130 pages ! Les photos sont belles, les recettes plus qu'appétissantes (soufflé de St Jacques au safran, crème brûlée au foie gras, dos de cabillaud en croûte de noix de pécan, soupe de melon et mangue au citron vert...).

    Le prix ? 6,95 €.

    Le bonne action ? un euro est reversé au Téléthon. Alooors, si en plus c'est une bonne action...

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  • Hospitalité afghane (K. HOSSEINI)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    khaled_hosseiniL'histoire est d'une implacable limpidité : "Dans les années 70 à Kaboul, le petit Amir, fils d'un riche commerçant pachtoun, partage son enfance avec son serviteur Hassan, jeune chiite condamné pour ses origines à exécuter les tâches les plus viles. Liés par une indéfectible passion pour les cerfs-volants, les garçons grandissent heureux dans une cité ouverte et accueillante. Ni la différence de leur condition ni les railleries des camarades n'entament leur amitié. Jusqu'au jour où Amir commet la pire des lâchetés... Eté 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux Etats-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. " Il existe un moyen de te racheter", lui annonce la voix au bout du fil. Mais ce moyen passe par une plongée au cœur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé."

    Le livre est bouleversant. Khaled Hosseini déroule avec une force, une vérité et une sensibilité ses tragédies, celle d'Amir, le fils gâté et, au fond, mal aimé, celle d'Hassan, trop bon, trop dévoué, celle de l'Afghanistan, pays renvoyé aux confins du Moyen-Âge et oublié de tous, même de ceux qui l'ont aimé puisqu'ils l'ont fui.

    Je l'ai fini en larmes, et j'avoue avoir pleuré plus d'une fois lors de ma lecture. Il reste cette envie irrépressible de serrer contre soi ses enfants, en souhaitant être le plus longtemps possible près d'eux, dans un monde en paix. Voici donc un extrait de cette :

    HOSPITALITE AFGHANE

    Un peu plus tard, Maryam et sa mère nous apportèrent deux bols fumants de shorwa aux légumes et deux galettes de pain.

    - Je suis désolé de ne pouvoir vous offrir de viande, regretta Wahid. Seuls les talibans ont les moyens de s'en procurer maintenant.

    - Ca a l'air délicieux, le complimentai-je.

    Je le pensais sincèrement. Je lui en proposai un peu à lui et à ses enfants, mais il m'affirma que sa famille avait mangé avant notre arrivée. Farid et moi retroussâmes donc nos manches et attaquâmes notre repas avec les doigts en trempant notre pain dans la shorwa.

    Je remarquai bientôt que les garçons de Wahid, visage crasseux et cheveux bruns coupés ras sous leur calotte, observaient furtivement ma montre à quartz. Le plus jeune murmura quelque chose à l'oreille de son frère. Celui-ci opina du chef, les yeux toujours rivés sur mon poignet, tandis que le plus âgé - auquel je donnais environ douze ans - se balançait d'avant en arrière, lui aussi hypnotisé. Le dîner fini, et après m'être lavé les mains avec l'eau que Maryam versa d'une jarre en terre cuite, je demandai à Wahid la permission de faire un hadia, un cadeau, à ses garçons. Il refusa d'abord, mais devant mon insistance céda à contre-coeur. Je détachai alors ma montre et la tendis au benjamin des trois enfants, lequel chuchota un timide "Tashakor".

    - Elle indique l'heure qu'il est dans toutes les villes du monde, lui précisai-je.

    Ils hochèrent poliment la tête et l'essayèrent à tour de rôle. Très vite cependant, leur intérêt retomba et ils l'abandonnèrent par terre.

    [...] Je m'assis contre un mur de la maison. Cette communion subite avec ma patrie... Voilà qui me surprenait. Je l'avais quittée depuis assez longtemps pour l'effacer de ma mémoire et être rayé de la sienne. Vivant dans une partie du monde qui aurait tout aussi bien pu être une autre planète pour les gens endormis à quelques pas de moi, je croyais ne pas en avoir conservé le moindre souvenir. Je me trompais. Dans ce clair de lune blafard, je sentisl'Afghanistan bourdonner sous mes pieds. Peut-être ne m'avait-il pas oublié non plus.

    Je me tournai vers l"ouest et m'émerveillai que, quelque part par-delà les montagnes, Kaboul existât encore. Et pas seulement en tant qu'image du passé ou titre d'un entrefilet à la page 15 du San Francisco Chronicle. Non, quelque part à l'ouest s'étenadait la ville où mon frère et moi avions disputé des combats de cerfs-volants. Où l'homme aux yeux bandés de mon rêve avait connu une mort inutile. Un jour, j'avais effectué un choix. Un quart de siècle plus tard, celui-ci me ramenait exactement au même endroit.

    Je m'apprêtais à rentrer lorsque des voix me parvinrent de derrière le mur. Je distinguai celle de Wahid.

    - ... plus rien pour les enfants, se lamentait une femme au bord des larmes.

    - On a peut-être faim, mais on n'est pas des sauvages ! Il est notre invité ! Que voulais-tu que je fasse ? se crispa-t-il.

    - ... trouver quelque chose pour demain, reprit-elle. Avec quoi les nourrirai-je...

    Je méloignais à pas feutrés. Je comprenais maintenant pourquoi les garçons n'avaient témoigné aucun intérêt pour ma montre. Ce n'était pas elle qui les intéressait. C'était la nourriture dans mon assiette.

    Nous fîmes des adieux de bonne heure le lendemain matin. Juste avant de grimper dans le Land Cruiser, je remerciai Wahid de son hospitalité. Il me montra sa modeste maison :

    - Vous êtes ici chez vous.

    Ses trois fils nous observaient sur le seuil. Ma montre pendait au maigre poignet du plus jeune.

    Je jetai un coup d'oeil dans le rétroviseur extérieur lorsque nous partîmes. Enveloppé par le nuage de poussière soulevé par le 4 X 4, Wahid se tenait aux côtés de ses enfants. Il me vint à l'esprit que, dans un autre monde, ces garçons n'auraient pas été trop affamés pour courir après le véhicule.

    Plus tôt ce matin-là, je m'étais livré furtivement au même geste que vingt-six ans auparavant : j'avais fourré une poignée de billets froissés sous un matelas.

    Khaled HOSSEINI, Les Cerfs-volants de Kaboul, 2005.

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  • Tajine d'agneau aux pruneaux et aux amandes

    Imprimer Catégories : Viandes

    Au départ il y avait ce navarin d'agneau dans mon panier. Que je n'avais pas envie de refaire en navarin. Que j'ai cherché à dépayser un peu. Et cela a donné ce :

    TAJINE D'AGNEAU AUX PRUNEAUX ET AMANDES

    Pour 4 personnes, il faut :

    • Environ 800 g de navarin d'agneau
    • 500 g de pruneaux (dénoyautés pour gagner du temps !)
    • 70 g d'amandes émincées
    • 2 beaux oignons
    • 2 gousses d'ail
    • une cuillère à soupe de cannelle en poudre
    • une cuillère à soupe de cumin en poudre
    • une bonne pincée de piment de Cayenne
    • 3 cuillères à soupe d'huile d'olive
    • un cube de bouillon (de poule pour moi)
    • une cuillère à soupe de miel
    • du sel, du poivre

    Dans un plat creux, mélanger deux cuillères à soupe d'huile d'olive, le cumin, la cannelle et le piment. Saler et poivrer légèrement et ajouter la viande . Bien la mélanger pour qu'elle s'imprègne des parfums et laisser reposer au moins une heure.

    Peler et émincer les oignons. Écraser l'ail. Dans une grande cocotte, faire chauffer une cuillère à soupe d'huile d'olive et y faire revenir ail et oignons pendant deux minutes environ. Ajouter la viande et sa marinade et mélanger sur feu vif pendant une petite dizaine de minutes. La viande doit être bien dorée.

    Faire bouillir 50 cl d'eau et verser sur la viande en ajoutant le cube de bouillon. Couvrir et laisser cuire à feu très doux, avec un léger frémissement de l'eau.

    Après 45 minutes de cuisson, retirer le couvercle pour que la sauce réduise. Cuire encore dix minutes avant d'ajouter les pruneaux et la cuillère à soupe de miel.

    Laisser mijoter vingt minutes au moins.

    Quelques instants avant de servir, faire dorer les amandes dans une poêle à sec puis les verser sur la viande. Servir avec une semoule-minute.

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    Remarques :

    • La photo est surexposée, mais le plat était très savoureux, plein de parfums.
    • On peut remplacer les pruneaux par des dattes. Ajouter alors du safran dans les épices.
    • J'ai trouvé cette recette dans le livre de Julie Andrieu : La Cuisine de Julie.

    Tajine_d_agneau

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  • Jamais sans ma cocotte !

    Imprimer Catégories : Blowing in the wind

    Parmi les fétiches de ma cuisine rouge, il y a aussi une cocotte noire. Mon classique, mon incontournable : lourde, ronde, en fonte, elle sait tout faire : elle cuit, elle mijote, elle pot-au-fote, elle est par-fai-te !

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    Hommage...

    PS : vous la trouverez chez Mathon, au cas où vous vouliez la même...

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